Par Philippe Marie
Ce samedi 17 mai 2025 restera comme une date funeste dans l’histoire législative française. L’Assemblée nationale a approuvé, par 75 voix contre 41, la création d’un prétendu « droit à l’aide à mourir ». En réalité, ce vote entérine l’entrée officielle de l’euthanasie dans le droit français, déguisée sous les oripeaux de la dignité et du libre choix. Mais qu’y a-t-il de plus indigne que de proposer la mort comme solution à la souffrance ? Qu’y a-t-il de plus inhumain que d’abandonner les malades sous prétexte de respecter leur volonté ?
Ce que les députés ont voté, ce n’est pas un progrès, c’est une régression morale d’une gravité abyssale. En imposant le principe de l’auto-administration d’un produit létal, la République affirme froidement : « Mourir est un droit, et vous devez le faire vous-même. » Quelle société ose ainsi affirmer que la main qui donne la mort est un geste de liberté ? Où est passée l’humanité ? Où est passée la compassion authentique, celle qui accompagne, qui soigne, qui soulage mais ne tue pas ?
La ministre de la Santé, Catherine Vautrin, a osé affirmer dans l’hémicycle que « le principe, c’est l’auto-administration, l’exception c’est l’accompagnement ». On ne pourrait mieux dire que la logique de mort devient désormais la norme. L’État n’est plus au service de la vie, mais au service de la mort assistée.
Une folie légalisée, un crime maquillé en compassion
Ce vote viole non seulement l’éthique médicale? fondée sur le serment d’Hippocrate : « Je ne remettrai à personne du poison si on m’en demande » ?mais aussi la loi divine. « Tu ne tueras point » (Exode 20,13) n’est pas une suggestion, c’est un commandement. Et aucun parlement, aussi démocratique soit-il, ne peut légiférer contre la Loi de Dieu sans en subir tôt ou tard les conséquences. Car la vie ne nous appartient pas. Elle est un don de Dieu, de la conception à la mort naturelle.
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L’aspect le plus inquiétant, et le plus tragiquement arrogant ,de ce vote est qu’il érige l’homme en maître de la vie et de la mort. En légalisant ce prétendu « droit à mourir », l’État français affirme que l’homme peut désormais se substituer à Dieu, Celui qui seul donne la vie et qui seul a autorité pour la reprendre. C’est là une transgression fondamentale, qui ne relève pas d’un simple débat de société mais d’un reniement du fondement même de l’humanité. Car toutes les grandes religions, toutes les traditions spirituelles de l’humanité, ont toujours affirmé : Dieu seul donne et retire la vie. Ce principe n’est pas religieux au sens partisan : il est anthropologique, universel, vital. Le nier, c’est ouvrir la porte à toutes les dérives totalitaires.
En votant cette loi, l’Assemblée tourne le dos aux soignants, aux personnes vulnérables, aux familles en détresse, à tous ceux qui luttent pour vivre jusqu’au bout, dans la dignité véritable, celle de l’amour, de la présence, de l’accompagnement. Les soins palliatifs restent dramatiquement sous-financés, mais plutôt que de remédier à cet abandon, nos élus préfèrent offrir une seringue létale.
Le Christ lui-même, face à la souffrance et à la mort, n’a pas fui. Il est allé jusqu’à la Croix, révélant que la vraie grandeur de l’homme ne réside pas dans le rejet de la douleur, mais dans l’amour qui transforme toute épreuve. « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jean 15,13). En acceptant la mort donnée par autrui ou par soi-même, c’est l’humanité elle-même que l’on défigure.
Les députés qui ont voté ce texte portent aujourd’hui une lourde responsabilité. Ils ont légitimé l’élimination programmée des plus fragiles. Et si le vote final du 27 mai confirme cette dérive, alors la France entrera dans la cohorte des nations qui ont perdu le sens de la vie et de la compassion véritable.Mais que tous sachent que le combat n’est pas terminé. Il ne s’agit pas de politique, mais de vérité. La vérité qu’un peuple qui tue ses malades est un peuple qui se détruit. Et qu’un jour, ceux qui ont légiféré pour la mort devront se tenir devant Celui qui est le Dieu des vivants, et non des morts (cf. Luc 20,38).