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[Euthanasie ] “On ne tue jamais par amour” : le Syndicat de la Famille lance un cri d’alarme après le vote de l’Assemblée

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Alors que la loi sur l’euthanasie vient d’être adoptée en première lecture par une assemblée divisée, le Syndicat de la Famille appelle à un sursaut collectif pour éviter “l’irréparable”.

Dans un communiqué, l’organisation dénonce une “transgression majeure” et appelle les sénateurs à faire barrage à ce qu’elle considère comme un basculement dramatique pour notre société.Alors même que la proposition de loi sur les soins palliatifs a été unanimement saluée, le vote sur l’euthanasie révèle, selon le Syndicat, un malaise profond. L’Assemblée nationale apparaît “fragmentée”, et la tension entre l’idéal de soin et la tentation de l’euthanasie n’a jamais été aussi manifeste. “Face à la souffrance, la réponse ne peut en aucun cas être la mort délibérée”, avertit le communiqué, rappelant l’interdit universel de tuer, fondement de toute société humaine.

Le texte alerte aussi sur les dangers d’un prétendu “nouveau droit” : celui de choisir sa mort. Une telle perspective, selon le Syndicat, ne prend pas en compte la vulnérabilité des personnes en fin de vie et risque de faire glisser notre droit commun vers une logique sans limites. En réduisant la question à une liberté individuelle, on annihile toute possibilité d’encadrement réel. À terme, c’est la banalisation du suicide qui menace, jusqu’à envisager de le “spectaculariser”, y compris pour les mineurs. Une vision jugée aussi “réelle qu’effrayante”.

Ludovine de La Rochère, présidente du Syndicat de la Famille, s’interroge : “On ne lutte pas contre la souffrance par une injection létale mais par des soins, une présence et de l’affection.” Et d’ajouter : “C’est à cela que l’on reconnaît une société solidaire.”Face à ce qu’il qualifie de dérive idéologique, le Syndicat de la Famille appelle à “une mobilisation citoyenne” et au rejet de la logique du “faux équilibre”, qui prétendrait simplement régler des modalités d’exécution, sans remettre en cause le principe même de l’acte de mort assistée. Car pour ses membres, “on ne tue jamais par amour. L’amour ne tue pas.”

Il est encore temps, plaide le communiqué, de redonner à notre société un véritable élan de solidarité envers les plus vulnérables, plutôt que de leur tendre une seringue sous prétexte de liberté. Les parlementaires sont appelés à la raison, et la société civile à l’engagement. “Un autre choix est encore possible”, conclut le Syndicat, en exhortant à ouvrir un débat national digne, profond et éclairé.

Communiqué intégral du Syndicat de la Famille

Une transgression majeure qui appelle un sursaut sociétal : après ce vote en 1e lecture, il est encore temps d’empêcher l’irréparable.

La proposition de loi sur le développement des soins palliatifs a été adoptée en 1ère lecture à l’unanimité, confirmant la forte attente d’un accompagnement médical et humain pour les personnes en fin de vie. La proposition de loi sur l’euthanasie et le suicide assisté a quant à elle été adoptée par une assemblée fragmentée. Le Syndicat de la Famille compte sur les sénateurs pour revenir à la raison et entrainer les députés hésitants dans leur sillon. Face à la souffrance, la réponse ne peut en aucun cas être la mort délibérée et la transgression de l’interdit de tuer, fondement de toutes sociétés.

Un malaise social profond

Si le débat sur l’euthanasie et le suicide assisté est pour le moment cantonné aux travées du Parlement, à l’abri des regards et de l’attention du grand public, le résultat du vote de ce jour confirme néanmoins que la représentation nationale est tiraillée. La volonté répétée depuis des décennies par les partisans de l’euthanasie « d’ouvrir un nouveau droit » traduit une approche idéologique, sans prise en compte de la vulnérabilité des personnes en souffrance et de la réalité de la fin de vie. Le principe même de réduire le sujet à celui d’un droit individuel ne peut qu’empêcher tout encadrement. En effet, un droit a naturellement vocation à s’appliquer le plus largement possible, sans restriction. Le vote simultané des deux propositions de loi a eu le mérite de révéler l’unanimité pour soutenir les soins palliatifs d’un côté et le malaise autour de l’euthanasie et du suicide assisté, allant d’ailleurs jusqu’à nier les mots… et donc la réalité des faits.

L’inquiétude des parlementaires, masquée par l’adoption technique du texte en 1ère lecture, repose sans doute en partie sur la banalisation du suicide que cette proposition de loi semble considérer comme potentiellement bénéfique. La perspective de transformer dans quelques mois la mort en un spectacle, accessible même aux personnes mineures, est aussi réelle qu’effrayante. Il est urgent de remettre l’accent sur la nécessité de combattre le suicide en mettant en place de véritables dispositifs de soutien et de prévention, plutôt que de promouvoir des pratiques qui renforcent le sentiment dépressif dans notre société. « Face à une société de la désespérance, un autre monde est possible. On ne lutte pas contre la souffrance par une injection létale mais par des soins, une présence et de l’affection. C’est à cela que l’on reconnaît une société solidaire » observe Ludovine de La Rochère, Président du Syndicat de la Famille.

Un appel à la mobilisation et à la réflexion partagée

Le Syndicat de la Famille dénonce la recherche d’un prétendu « équilibre ». Ce mot est un piège car il pose comme postulat que le principe même de l’euthanasie et du suicide assisté est légitime et que le débat ne doit porter que sur les conditions. Or, l’euthanasie et le suicide assisté sont en eux-mêmes des actes d’une violence inouïe. « On ne tue jamais par amour. L’amour ne tue pas. » La transgression suprême du principe « Tu ne tueras point », valable dans toutes les sociétés et à toutes les époques, doit rester une pierre angulaire de notre socle social. Nous appelons les députés, qui par ce vote en première lecture semblent céder à une pression idéologique, à revenir à la raison et à permettre à la société de retrouver une véritable solidarité. Il est encore temps de repenser cette proposition et d’éviter que le parcours législatif ne conduise à un basculement tragique, tant pour les personnes âgées, handicapées et leurs proches, que pour l’ensemble de la société.

Un autre choix est encore possible

Plutôt que d’engager les patients dans un « couloir de la mort » – en déterminant à l’avance l’heure et la date d’une fin tragique – et à le présenter comme un bien, notre société a plus que jamais besoin d’une main tendue, d’un soutien concret pour que chacun soit accompagné dans les moments les plus difficiles. La véritable question qui se pose aujourd’hui est de savoir comment offrir des réponses respectueuses, qui privilégient l’accompagnement et la solidarité plutôt que l’acceptation d’un suicide organisé par le vote d’une assemblée fragmentée.

Le Syndicat de la Famille appelle désormais à une large appropriation de ce débat par les Français pour éclairer avec sagesse la gravité d’un choix qui concerne chacun d’entre nous. C’est le défi que nous devons relever ensemble : patients, aidants, familles, citoyens, élus, soignants.

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