Depuis 2000 ans

« Evoquer un Noël chrétien n’est pas un délit » : Un élu des Hauts-de-Seine attaqué pour avoir rappelé l’origine chrétienne de Noël, est confirmé par la justice

Église Sainte-Geneviève d'Asnières-sur-Seine - DR
Église Sainte-Geneviève d'Asnières-sur-Seine - DR
C’est une manière indirecte de réaffirmer que la laïcité ne peut être un instrument de négation, encore moins d’effacement, du patrimoine chrétien de la France

La Cour administrative d’appel de Versailles a rejeté les recours déposés contre un éditorial municipal évoquant la naissance du Christ, estimant que les plaignants ne disposaient pas d’un intérêt à agir. L’affaire relance le débat sur la place des traditions chrétiennes dans l’espace communal. Manuel Aeschlimann, maire d’Asnières-sur-Seine, a exprimé sa satisfaction après la décision rendue par la Cour administrative d’appel de Versailles. Celle-ci a confirmé le rejet de la procédure engagée par le sénateur communiste Pierre Ouzoulias et l’ancien candidat LFI Nino Schillaci, lesquels contestaient un éditorial paru dans le bulletin municipal de décembre 2023.Dans ce texte, l’élu déplorait que « la société de consommation a fait de Noël une fête commerciale », avant d’ajouter : « Mais n’oublions jamais qu’avant tout, Noël est une fête qui vient célébrer la naissance de Jésus-Christ ». L’éditorial était illustré par une crèche, élément qui avait suscité la réaction des deux plaignants au nom du principe de laïcité.

Interrogé, le maire s’était défendu avec vigueur : « Ce n’est pas prosélyte de rappeler une vérité historique, vieille de 2000 ans ! ». Pierre Ouzoulias , sénateur communiste lui avait répondu en dénonçant le caractère inapproprié du propos dans un document financé par l’impôt : « L’éditorial était caricatural. S’il a raison d’un point de vue religieux, ce n’est pas à un élu de la République de le rappeler dans un bulletin municipal payé par l’argent du contribuable ».Peu après la publication du bulletin, les deux hommes avaient saisi le Tribunal administratif. Celui-ci avait rejeté leur recours en novembre 2024, estimant qu’ils n’avaient pas d’intérêt suffisamment direct et certain à agir. La Cour d’appel a confirmé cette appréciation, précisant : « Par ailleurs, si M. Ouzoulias fait valoir qu’il est ’très investi sur les questions de laïcité’, en tout état de cause, il ne l’établit pas. Dès lors, il ne justifie pas d’un intérêt personnel suffisamment direct et certain lui donnant qualité pour contester la légalité de la décision litigieuse ».

Le sénateur a regretté cette absence de jugement sur le fond, déclarant : « Je regrette que la décision ne juge pas le fond ». Tout en reconnaissant la part du christianisme dans l’histoire nationale, il a rappelé : « Je suis historien, je ne nie pas que la religion catholique soit constitutive de la fabrication de l’identité française. Mais nous ne pouvons accorder de dérogations à une religion parce qu’elle est une religion traditionnelle ».Pour Manuel Aeschlimann, au contraire, cette décision réaffirme une vision apaisée de la laïcité. « Au fond, le principe de laïcité n’interdit pas un maire de rappeler l’origine religieuse d’une fête ou d’une cérémonie », affirme-t-il. La mairie installe d’ailleurs chaque année une crèche dans son hall, une initiative régulièrement contestée : « Mais nous sommes régulièrement attaqués par des associations qui souhaitent la faire enlever », regrette-t-il, s’interrogeant sur les suites pour cette année.

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Au-delà du cas d’Asnières, l’affaire illustre une tension persistante autour de la place des symboles chrétiens dans les communes, notamment les crèches, et de la vérité historique de Noël qui en précise la signification chrétienne

Cette tension n’est pas nouvelle, mais elle s’exprime désormais presque chaque année à l’approche de l’Avent, comme si rappeler que Noël célèbre la naissance du Christ constituait en soi un acte suspect. Les décisions de justice se succèdent et dessinent un paysage contrasté, certaines condamnant des mairies pour l’installation d’une crèche, d’autres reconnaissant, au contraire, le rôle culturel et historique de la tradition chrétienne qui structure encore la vie locale de nombreuses communes.

Dans ce contexte, le jugement rendu par la Cour de Versailles s’inscrit dans une ligne de bon sens. La Cour n’a pas tranché le fond, mais elle a rappelé ,ce qui n’est pas anodin ,qu’un maire peut évoquer la dimension chrétienne d’une fête, à condition que ses détracteurs prouvent d’abord qu’ils ont le droit de contester. C’est une manière indirecte de réaffirmer que la laïcité n’est pas un instrument de négation, encore moins d’effacement, du patrimoine chrétien de la France. Rappeler que Noël est chrétien n’est ni un privilège ni une transgression, mais simplement l’affirmation d’une réalité historique que nul ne devrait être sommé de taire.

Ainsi, alors que certains voudraient réduire Noël à une parenthèse commerciale ou à une célébration dépouillée de toute référence spirituelle, cette décision rappelle que les élus locaux ont encore la liberté — et peut-être le devoir — de nommer ce que Noël est réellement. Une fête chrétienne, ancrée dans deux millénaires d’histoire, qui continue de structurer la culture de tout un peuple.

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