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EXCLUSIF : « La position de Monseigneur Gilles Reithinger n’est plus tenable », confie un prêtre du diocèse de Strasbourg

Monseigneur Gilles Reithinger - DR
Monseigneur Gilles Reithinger - DR
Après le départ du chanoine Schmitt, les prêtres attendent toujours une réponse à leur demande de visite apostolique formulée il y a une semaine. Une cinquantaine d’entre eux, toutes sensibilités confondues, disent désormais être décidés à ne pas s’arrêter là

Le départ du chanoine Hubert Schmitt, sur fond d’enquête canonique, a marqué un tournant dans la crise du diocèse de Strasbourg. Depuis lors, les prêtres attendent toujours une réponse claire à leur demande de visite apostolique formulée il y a une semaine. Mais en attendant cette décision de Rome, c’est le cas de Monseigneur Gilles Reithinger, évêque auxiliaire, qui revient désormais au centre de toutes les discussions. Objet d’une enquête canonique, accusé de pratiques financières interdites et visé par des rumeurs persistantes d’abus, son maintien en responsabilité apparaît de plus en plus fragile.

« Sa position n’est plus tenable », confie à Tribune chrétienne un prêtre du diocèse. Celui que plusieurs séminaristes, notamment au sein des Missions Étrangères de Paris, avaient décrit comme un « mentor sexuel », présente une image qui choque profondément et alimente un climat délétère, et de poursuivre  » C’est par témoignage, pour les laïcs comme pour tous les séminaristes actuels et futurs, que nous devons donner l’exemple. Sinon, comment leur inculquer les valeurs chrétiennes et la doctrine de l’Évangile si nous-mêmes nous ne sommes pas irréprochables sur cet aspect ? L’exemple doit venir de la tête, afin d’éviter que les plus jeunes ne justifient certaines déviances au nom des mêmes faiblesses que leurs aînés. Toute la crédibilité de l’Église repose sur cette exemplarité. »

Les prêtres assurent qu’il n’y a plus de retour en arrière possible. « Il y a eu un avant et il y aura un après. Nous sommes décidés à éclairer la vérité, pour l’Église et pour nos fidèles :Nous n’avons plus peur, nous ne voulons plus nous taire. »

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La chronologie de ces derniers mois témoigne de l’ampleur de la crise : départ de Mgr Luc Ravel en 2023 après une visite apostolique, arrivée de Mgr Pascal Delannoy en avril 2024, suspension du chancelier Bernard Xibaut en juin 2024, départ du chanoine Schmitt en septembre 2025, et aujourd’hui demande explicite du départ de Monseigneur Reithinger.Cette crise locale prend une résonance particulière à la lumière de la fermeté du pape Léon XIV. Le Saint-Père vient en effet d’exclure de l’Eglise un diacre italien reconnu coupable d’abus sur mineurs , envoyant un signal fort à toute l’Eglise. À Strasbourg, nombreux sont ceux qui se demandent pourquoi le Vatican n’applique pas la même rigueur. « Si Rome sanctionne ailleurs avec courage, pourquoi notre diocèse devrait-il rester une zone de non-droit ? » interroge un prêtre.

Pour les cinquante prêtres qui ont décidé de se tenir debout ensemble, l’heure n’est plus aux compromis. « Nous avons commencé une opération mains propres. Elle ne s’arrêtera pas et toutes les bonnes volontés sont les bienvenues, quelque soit leurs sensibilités » Le cas Reithinger n’est pas seulement une affaire personnelle, il symbolise le combat contre un système de compromissions qui a trop longtemps pesé sur l’Église en Alsace. « L’après ne peut se construire que dans la lumière de la vérité », résume l’un d’entre eux.

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