Le patrimoine immobilier de l’Église catholique en France est un sujet qui suscite de nombreux commentaires …voire de curieux fantasmes, on parle d’un trésor caché, de biens immobiliers non déclarés, certains prêtres de la communauté Sant’Egidio nous confient:

“De l’argent il y en a dans l’Eglise ! il faut le donner aux pauvres”

Sachons que L’Église possède des milliers de biens immobiliers à travers le pays, allant des églises et des chapelles aux immeubles et aux hôtels occupés par des congrégations ou consacrés à l’enseignement religieux.

Quelques chiffres de la valorisation du patrimoine de l’Eglise de France :

Ce patrimoine serait estimé à 6,5 milliards d’euros.

La Conférence des Evêques de France  recensait au 12 septembre 2016 , 40 307 églises et chapelles de propriété communale et 1 951 églises de propriété diocésaine.

Cela représente un total de 42 258 églises et chapelles paroissiales en France.

L’Église catholique en France a un déficit de fonctionnement annuel de plus de 100 millions

Une Église de France en déficit

L’Église de France, “soit l’ensemble des paroisses et des diocèses” collecte environ 480 millions d’euros de dons : face à 620 millions de dépense. L’Église catholique en France a donc “un déficit de fonctionnement annuel de plus de 100 millions”. Déficit qu’elle couvre grâce aux legs, à ses revenus financiers et immobiliers et à la vente de biens immobiliers. Chaque année, à la fin septembre “il n’y a plus de dons qui permettent de couvrir les charges”.

Quand on parle des finances de l’Église, il faut distinguer celles des paroisses, diocèses et conférences épiscopales d’un côté, et de l’autre les ressources des communautés religieuses, des associations et les mouvements en charge de l’activité caritative ou éducative de l’Église, comme le Secours catholique ou l’Enseignement catholique… Le Vatican, lui, a le fonctionnement d’un État, avec un trésor public. Ses ressources proviennent essentiellement de son patrimoine – il y a notamment les revenus touristiques de ses musées. Une fois par an, il reçoit le denier de Saint-Pierre, des ressources apportées par les catholiques du monde entier. “Il y a un principe de subsidiarité dans l’Église, qui veut que chacun est responsable de sa gestion. Donc il n’y a pas une grande caisse qui rassemble tout le monde.”

L’histoire de la possession foncière de l’Église en France remonte jusqu’au XVIIIe siècle, où elle possédait environ deux tiers du parc foncier parisien. Cependant, la Révolution française a vu l’État confisquer ou nationaliser une grande partie de ses biens, suivie de la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat, qui a transféré la propriété de toutes les églises construites avant cette date aux communes ou aux collectivités locales.

Le déclin de la possession foncière de l’Église s’est poursuivi jusqu’à aujourd’hui. Après la Seconde Guerre mondiale, l’Église ne possédait plus que 4 % ou 5 % des bâtiments de Paris. Aujourd’hui, elle possède moins de 3 % du patrimoine foncier de la capitale. Cette situation est préoccupante pour l’Église, car elle considère ces biens comme un moyen de promouvoir ses valeurs spirituelles et de maintenir sa présence dans la société.

Cependant, l’Église a également été critiquée pour la gestion de ces biens, notamment pour sa politique de vente de certains d’entre eux, qui a suscité des protestations de la part des défenseurs du patrimoine et de certains membres de l’Église elle-même.

Malgré ces défis, l’Église continue de gérer son patrimoine immobilier avec professionnalisme, en s’adaptant aux changements du monde moderne. Toutefois, la question de savoir comment elle va préserver ce patrimoine dans un contexte sécularisé reste une question ouverte.

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