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Favori de François pour lui succéder, le cardinal Jean-Marc Aveline veut-il redéfinir la mission de l’Église ?

Monseigneur Jean-Marc Aveline  - DR
Monseigneur Jean-Marc Aveline - DR
Il appelle de ses vœux à un véritable changement de paradigme. (…) Il ne s’agit plus d’une théologie du salut des infidèles, mais d’une théologie des religions.

Alors que le cardinal Jean-Marc Aveline est présenté par plusieurs sources vaticanes comme le favori du pape François pour lui succéder, une enquête publiée par LifeSiteNews révèle une pensée théologique profondément incompatible avec le dogme catholique.

Dans un dossier de plus de 40 pages LifeSiteNews explore en détail la théologie du nouveau président de la Conférence des Evêques de France ( CEF) . Derrière son image d’homme affable et cultivé, le prélat marseillais défend une redéfinition radicale de la foi, du salut et du rôle de l’Église, selon une logique décrite comme “bergoglienne” et “naturaliste”.

Le cœur de la critique repose sur la méthode adoptée par Monseigneur Aveline : la problématisation, concept hérité de la pensée postmoderne, qui consiste à remettre en question les vérités reçues non pas pour les approfondir, mais pour les déconstruire.

Ainsi, Mgr Aveline ne nie pas frontalement le dogme Extra Ecclesiam Nulla Salus (Hors de l’Église, point de salut), mais le requalifie comme un simple “adage patristique”, le présentant comme une formule historique à revisiter à la lumière du pluralisme religieux contemporain. Il écrit :

L’Église catholique reconnaît tout d’abord la possibilité d’un rôle positif des autres religions, en tant que réalités socio-culturelles, dans l’économie générale du salut. Cela exclut une position exclusiviste qui, au nom d’un ecclésiocentrisme étroit, refuserait aux religions non chrétiennes toute valeur salvatrice et révélatrice, en s’appuyant sur une interprétation durcie, et donc faussée, de l’antique adage patristique : “Hors de l’Église, point de salut.”

Un autre point central de la critique porte sur la redéfinition de la foi. Le cardinal Aveline, influencé par le dominicain Claude Geffré, affirme que : La foi est fondamentalement un acte d’interprétation, conjuguant une herméneutique de la Parole de Dieu et une herméneutique de l’existence humaine.

Une telle définition vide la foi surnaturelle de sa substance : elle n’est plus un assentiment à la vérité révélée par Dieu sur l’autorité divine, mais une réponse humaine, évolutive, influencée par le contexte culturel et religieux.

Dans sa thèse et ses écrits ultérieurs, Mgr Aveline soutient que les autres religions peuvent avoir une valeur salvifique ou révélatrice, à condition qu’elles soient rattachées au Christ de manière implicite ou “christique”. Il écrit par exemple : Il est possible d’affirmer que dans les religions elles-mêmes sont déposées des “semences du Verbe”, des “rayons de la vérité qui éclaire tout homme”, et que “l’Esprit Saint offre à tous, d’une manière connue de Dieu, la possibilité d’être associé au mystère pascal.”

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Dans sa théologie, Mgr Aveline semble privilégier l’unité naturelle du genre humain à l’unité surnaturelle de l’Église. En citant de Lubac, il affirme : Les “infidèles” doivent bénéficier à leur manière des échanges vitaux de ce corps [l’Église]. (…) Bien qu’ils ne soient pas eux-mêmes placés dans les conditions normales du salut, ils pourront néanmoins obtenir ce salut en vertu des liens mystérieux qui les unissent aux fidèles.

Monseigneur Aveline ne cache pas qu’il souhaite un bouleversement en profondeur de la théologie catholique. Il appelle de ses vœux : Un véritable changement de paradigme. (…) Il ne s’agit plus d’une théologie du salut des infidèles, mais d’une théologie des religions.

Pour LifeSiteNews, la pensée du cardinal Aveline ne relève pas d’un simple aggiornamento pastoral, mais d’un projet de substitution du christianisme. Un nouveau système serait mis en place, avec ses propres catégories : pluralisme, dialogue, relativité, “christicité”, au détriment de la foi, du dogme, de la conversion et de la Vérité.

La publication promet une deuxième partie à cette enquête, où seront analysées les conséquences de cette théologie sur la médiation unique du Christ et la transformation de la mission de l’Église.En attendant, une question brûlante demeure : Si le cardinal Aveline est le favori du pape François… alors l’Église est-elle sur le point d’élire un pape post-catholique ?

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