Depuis 2000 ans

FECONDATION IN VITRO : « Chaque personne humaine est un don précieux » – Paradoxe et contradiction entre Donald Trump et l’Église des États-Unis

DR
DR
" L'industrie de la FIV traite les êtres humains comme des produits et conduit à la destruction de millions d'enfants non sélectionnés".

L’exécutif américain a franchi un pas décisif le 18 février dernier en promulguant un ordre visant à réduire les coûts et à faciliter l’accès à la fécondation in vitro (FIV). Cet ordre s’inscrit dans la continuité d’une promesse faite par Donald Trump lors de sa campagne électorale en août 2024. Pourtant, si cette initiative est présentée comme un progrès pour les couples confrontés à l’infertilité, elle soulève une réprobation ferme de l’Église catholique des États-Unis, qui dénonce une contradiction morale et une atteinte à la dignité humaine.

Dans une déclaration commune, Monseigneur Daniel E. Thomas, président du Comité des activités pro-vie de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis, et Monseigneur Robert E. Barron, président du Comité pour les laïcs, le mariage, la famille et la jeunesse, ont exprimé leur profonde inquiétude face à cette décision gouvernementale :

« Chaque personne humaine est un don précieux, doté d’une dignité et d’une valeur infinies, quel que soit le mode de conception ».

Cette affirmation souligne le paradoxe inhérent à la position de l’administration Trump, qui se présente comme pro-vie tout en favorisant une pratique impliquant la destruction massive d’embryons.

Un double discours pro-vie ?

Selon les données scientifiques reprises par La Bussola Quotidiana plus de 90 % des embryons fécondés in vitro sont détruits ou congelés indéfiniment. Avec la mise en place de cette nouvelle politique aux États-Unis, le nombre de cycles de FIV pourrait doubler, augmentant ainsi le nombre d’embryons perdus. On estime que près de 1,9 million d’embryons mourront chaque année en raison de cette décision, soit un chiffre supérieur au nombre d’avortements pratiqués annuellement dans le pays.

Les évêques américains rappellent que « l’industrie de la FIV traite les êtres humains comme des produits et conduit à la destruction de millions d’enfants non sélectionnés ». Cette prise de position forte contraste avec les actions antérieures de l’administration Trump, qui avait multiplié les initiatives en faveur de la protection de la vie prénatale.

Lire aussi

Le soutien à la FIV par Donald Trump souligne un mélange de mesures pro-vie et de décisions sociétales plus libérales. Si son action contre l’avortement a été saluée par de nombreux catholiques, sa promotion de la FIV divise et soulève des interrogations. Cette approche rappelle que la cohérence est un élément essentiel dans l’engagement en faveur de la vie. Soutenir la naissance d’enfants ne peut se faire au prix de la destruction d’autres vies humaines. L’Église, tout en reconnaissant la souffrance des couples infertiles, prône d’autres solutions éthiques, comme la médecine reproductive restaurative, qui cherche à traiter les causes sous-jacentes de l’infertilité plutôt que de contourner le problème par des techniques compromettant la dignité de l’embryon.

La déclaration des évêques américains se veut un rappel à l’exigence de la cohérence morale. Elle met en garde contre les conséquences tragiques d’une politique qui, sous couvert d’aider les couples, favorise une industrie traitant la vie humaine comme un bien de consommation. Cette posture de l’Église, loin d’être un refus du progrès scientifique, est un appel à une science éthique et respectueuse de la dignité de toute personne humaine et au caractère sacré de la vie.

Recevez chaque jour notre newsletter !