Le gouvernement rwandais a récemment fermé plus de 8 000 lieux de culte et interdit les activités de 43 groupes religieux à travers le pays. Cette répression fait suite à une série d’inspections menées par les autorités, au cours de laquelle plus de 14 000 lieux de prière ont été vérifiés. Selon le ministère des Collectivités locales, environ 70 % de ces établissements ont été fermés pour non-respect des normes de santé et de sécurité, comme l’indique aa.com.
Les raisons de cette mesure incluent des incidents fréquents de pratiques abusives au sein de certaines églises. Par exemple, Jeanne, une habitante de Kigali, a relaté une expérience lors d’une demande de prière, où un pasteur lui a demandé de contribuer financièrement pour que sa prière soit exaucée. Des situations similaires sont courantes, particulièrement dans les églises pentecôtistes, et ont été citées par le gouvernement comme justification de cette répression.
Cette décision du gouvernement représente la première répression majeure depuis 2018, lorsqu’environ 700 églises avaient été fermées après l’adoption d’une loi visant à réguler la croissance des lieux de culte. Cette législation impose des exigences en matière de sécurité et de construction, et demande aux prédicateurs de une formation théologique avant d’ouvrir une église.
Face aux critiques sur les atteintes aux libertés religieuses, le ministre des Collectivités locales, Jean Claude Musabyimana, a défendu ces mesures en affirmant qu’elles visent à protéger les citoyens contre l’exploitation. « Nous nous préoccupons de la sécurité des citoyens et de les protéger des escrocs », at-il déclaré, comme le rapporte aa.com . Il a souligné que de nombreuses fermetures résultant de non-conformités aux règlements en matière de sécurité, d’hygiène et d’enregistrement.
Cependant, certains experts en droits de l’homme, comme Louis Gitinywa, estiment que ces actions ne violent pas les droits constitutionnels. Il a précisé que la Constitution, tout en garantissant la liberté de culte, impose également des limites nécessaires pour préserver l’ordre public. De son côté, l’archevêque Laurent Mbanda, président du Conseil interreligieux du Rwanda, a exprimé son soutien à la fermeture des églises ne respectant pas les exigences, démontrant l’importance de dirigeants religieux qualifiés et soumis à des vérifications rigoureuses.
Cette situation soulève des questions sur l’équilibre entre la régulation des pratiques religieuses et la protection des droits des croyants au Rwanda.