À l’approche de la fête de l’Assomption de la Vierge Marie , célébrée le 15 août, Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, a adressé un télégramme aux préfets et aux responsables des forces de l’ordre pour leur demander de renforcer la protection des lieux de culte chrétiens. Ce document officiel rappelle, à partir des données du ministère de l’Intérieur, que « 401 faits ont été relevés entre janvier et juin contre 354 sur la même période en 2024 », soit une hausse de 13 %.
Dans ce message, le ministre indique qu’il « souhaite que l’attention se porte tout particulièrement sur les offices, les rassemblements, processions, pèlerinages qui sont traditionnellement associés au 15 août, notamment dans les sanctuaires ». Il alerte aussi sur « le niveau élevé de la menace terroriste » dans « un contexte de vives tensions au plan international, en particulier au Proche-Orient », ce qui selon lui « exige une extrême vigilance, notamment vis-à-vis des manifestations des lieux à caractère religieux ».
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Cette préoccupation rejoint l’alerte lancée par Laurent de Béchade, président de l’association laïque Lutte pour l’égalité dans l’antiracisme. Sur i24NEWS, il a affirmé qu’« en 2024, 50 tentatives d’incendies volontaires d’églises ont été recensées, soit une hausse de 30 % par rapport à 2023 », en se fondant sur les chiffres du renseignement territorial. Selon lui, la progression de 13 % enregistrée sur les cinq premiers mois de 2025 est « extrêmement inquiétante » pour l’ensemble de la société, croyants ou non.Laurent de Béchade déplore aussi « le silence de l’Église face à ces attaques », qu’il compare à la dissimulation passée des abus sexuels. Il estime que « ce tabou est néfaste pour les chrétiens et l’ensemble de la société ». Il cite notamment le cas d’un prêtre agressé à Avignon, critiqué par son archevêque pour avoir parlé publiquement de l’affaire, ainsi que celui d’un autre ayant retiré sa plainte par esprit de pardon, une attitude qu’il juge « faussement positive ».
À l’approche de l’Assomption, solennité mariale majeure, ces mises en garde rappellent que la protection des lieux de culte ne relève pas seulement de la sécurité publique, mais aussi d’un devoir moral envers la liberté religieuse et le patrimoine spirituel.Les églises sont exposées, dégradées, profanées. Nul ne peut plus le nier : ce sont les faits, la triste réalité de la France. Les fidèles intègrent désormais que prier et aller à la messe est devenu un acte risqué. Cette situation interroge sur l’état d’une société qui tolère que ses symboles chrétiens fondateurs et ses rassemblements de fidèles soient ainsi menacés, alors qu’ils devraient être protégés comme un héritage inviolable.