Le 30 novembre 2024, le Pape François a accueilli une délégation de 150 parlementaires français du Sud de la France au Palais apostolique, dans la majestueuse Salle du Consistoire. Ces élus, accompagnés de Monseigneur Rey, évêque du diocèse de Toulon, ont été salués par le Saint-Père qui a exprimé sa « joie » de les recevoir et a salué leur démarche de pèlerinage à Rome, qu’il a qualifiée de « courageuse ». Il a également rendu hommage à la région d’origine des parlementaires, en évoquant des figures littéraires emblématiques telles que Frédéric Mistral, Marcel Pagnol et Alphonse Daudet. « Cette région, marquée par la dimension méditerranéenne, est un lieu où des pays et des réalités différentes se rencontrent, sur la base de l’humanité que nous partageons, et non d’idéologies qui divisent », a souligné le Pape, en référence à son voyage à Marseille en septembre 2023.
Un appel à un débat « en vérité » sur la fin de vie
La question de la fin de vie a été au centre de cet entretien, notamment en raison du projet de loi en cours de discussion en France. Ce projet, qui sera examiné par l’Assemblée nationale à partir de janvier 2025, pourrait légaliser le suicide assisté, une question controversée qui divise profondément la société française. Le Pape François a exhorté les parlementaires à mener ce débat « en vérité ». « Les personnes en fin de vie, vous le savez, ont besoin d’être accompagnées par des soignants fidèles à leur vocation, laquelle est de procurer des soins et du soulagement, même s’ils ne peuvent pas toujours guérir », a affirmé François. Il a ajouté : « Les mots ne sont pas toujours utiles, mais prendre un malade par la main fait tellement de bien, pas seulement au malade, mais aussi à nous. »
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Le Pape a insisté sur l’importance des soins palliatifs, une approche qui vise à soulager la souffrance des malades sans recourir à l’euthanasie. Il a ainsi réaffirmé que l’euthanasie est « un échec de l’amour » et « le reflet d’une culture du rejet ». Il a invité les parlementaires à soutenir un accompagnement digne pour ceux en fin de vie, fondé sur l’humanité, et non sur des solutions de rejet.
L’éducation des jeunes : un idéal à cultiver
Au-delà du débat sur la fin de vie, le Pape a également abordé l’importance cruciale de l’éducation des jeunes. « Le jeune en construction a besoin d’un idéal », a-t-il déclaré, répondant à ceux qui estiment que les jeunes générations ne cherchent que la superficialité des réseaux sociaux ou à « trainer sur un canapé ». Il a souligné que l’éducation doit les orienter vers les besoins des autres et les inciter à s’engager activement dans la société.
François a insisté sur la nécessité de les impliquer dans des actions concrètes, telles que des visites aux personnes âgées, handicapées, pauvres. Il a souligné que ces actions ouvrent les jeunes à « la joie de l’accueil et du don ». Par ailleurs, le Pape a mis en garde contre les dangers de l’indifférence, affirmant que « l’indifférence tue la sensibilité humaine », et appelant ainsi à une société plus attentive aux besoins des plus vulnérables.
La laïcité et le rôle de l’Église dans le bien commun
La question de la laïcité a également été abordée par le Pape, qui a rappelé que, bien que distinctes, la politique et la religion ont des « centres d’intérêts communs et partagés ». François a affirmé que l’Église joue un rôle important dans la société, en particulier pour le bien commun. « Nous devons réveiller les forces spirituelles qui fécondent toute la vie sociale », a-t-il souligné, en citant son encyclique Fratelli tutti, qui appelle à la fraternité et à la solidarité entre les peuples.
Le Pape a assuré aux parlementaires que l’Église serait toujours là pour les soutenir dans leur mission de servir la société, en particulier dans les moments où les choix éthiques et humains sont les plus cruciaux. Avant de conclure, François a béni chaleureusement la délégation des élus et les a remerciés pour leur engagement au service du bien commun.