Par Philippe Marie
« On n’est pas là pour décorer, on détruira votre société ». Ce cri lancé par des militantes pro-LGBT se revendiquant féministes et révolutionnaires, lors de la dernière Marche des fiertés, en dit long sur l’état d’esprit qui anime désormais une frange bruyante de ce mouvement. Ce n’est plus la revendication d’un droit ou la demande d’acceptation, c’est l’annonce d’un projet : celui de renverser l’ordre établi, de s’en prendre frontalement à une civilisation dont les fondations chrétiennes sont ouvertement visées.
Ce slogan n’est pas une maladresse de langage, ni un excès isolé. Il révèle au contraire l’orientation idéologique assumée de certains cercles militants qui ne cachent plus leur rejet de tout ce qui, dans notre société, rappelle l’ordre naturel, la morale chrétienne, la stabilité familiale ou la transmission. Ce qu’ils appellent « votre société » n’est autre que la nôtre, héritée de siècles de culture chrétienne, forgée par le baptême de Clovis, nourrie par les saints, les cathédrales, le droit canon et l’enseignement de l’Église.
Derrière le masque de l’inclusion se cache la logique de l’exclusion
Ce que ces militantes réclament, ce n’est pas une place, mais une rupture. Il ne s’agit pas de vivre ensemble, mais de détruire ensemble ce qui subsiste encore de l’ordre ancien. Famille, foi, raison, transcendance, tout doit disparaître au nom d’une libération qui n’est en réalité qu’une fuite dans l’individualisme et la révolte permanente. L’Église, en refusant de bénir le péché, en rappelant que la charité ne consiste pas à flatter les passions mais à orienter les âmes vers la vérité, devient l’ennemie à abattre.
Lire aussi
Face à cela, que dire ?
Faut-il baisser les yeux, s’excuser d’exister, s’effacer pour ne pas être taxés d’intolérance ? Non. Il faut tenir bon. Non pas par orgueil ou esprit de combat, mais par fidélité. Car ce n’est pas notre société qu’ils veulent abattre, c’est celle que Dieu a permis de faire naître sur notre sol, avec toutes ses imperfections certes, mais aussi avec ses saints, ses œuvres, sa lumière.
Le chrétien n’est pas là pour décorer, lui non plus. Il est là pour témoigner. Pour résister à la haine en vivant la charité, pour affronter la confusion avec la clarté de la foi, pour défendre l’innocence des enfants, la beauté du corps créé homme ou femme, la paix intérieure que donne la vérité du Christ.
À celles qui crient qu’elles détruiront notre société, il faut répondre sans violence mais avec fermeté : nous n’avons pas peur. Notre civilisation est née sur le roc du Golgotha, non dans les slogans criés à pleins poumons. Elle ne se défend pas par la force, mais par la fidélité. Elle ne s’impose pas, elle rayonne. Et tant qu’il y aura des âmes fidèles, des foyers unis, des chapelets récités, des prêtres qui prêchent la vérité sans peur, cette société ne sera pas détruite. Parce qu’elle ne repose pas sur nous seuls, mais sur le Cœur du Christ.