Réuni à Lourdes à l’occasion de l’assemblée d’automne des évêques de France, le secrétaire général de l’enseignement catholique, Guillaume Prévost, a présenté le lancement d’une « mission » destinée à définir une feuille de route sur dix ans. Cette démarche, a-t-il expliqué, vise à comprendre et à prévenir les violences physiques et sexuelles survenues dans certains établissements.
« Dans les prochaines semaines, on va lancer une mission visant à décliner la feuille de route de l’enseignement catholique pour les cinq à dix prochaines années », a déclaré Guillaume Prévost devant la presse. Ce travail doit permettre de « comprendre ce qui s’est passé » dans le déclenchement des violences et d’en examiner « la nature systémique ».L’objectif est clair, a-t-il insisté : « Il faut qu’on prévienne l’occurrence de tels crimes (…) et qu’on construise ensemble les garanties qui font que ça n’arrivera plus. » Il a précisé que cela impose « une réflexion très profonde sur notre fonctionnement », car ces violences « blessent profondément le projet éducatif chrétien ».
Rappelons qu’en octobre, Guillaume Prévost avait rappelé la vocation de l’enseignement catholique comme une force au service de toute la société. Selon lui, ce réseau éducatif « rencontre les attentes des familles » en offrant « un cadre rassurant, une attention soutenue aux élèves, un regard porté sur chacun pour découvrir sa propre richesse ». Il affirmait aussi que la mission éducative catholique ne pouvait se déployer qu’à travers la confiance, estimant que « ce qui manque à la société d’aujourd’hui, c’est essentiellement la confiance : confiance dans les enseignants, dans les familles, dans l’avenir ».
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Dans cet esprit, la feuille de route à dix ans entend conjuguer exigence de vérité et restauration de la confiance. Les mesures déjà annoncées – formation accrue des personnels, audits des internats, accompagnement renforcé des communautés éducatives – visent à bâtir un cadre plus sûr et plus cohérent avec l’Évangile.Au-delà de la réponse aux crises, Guillaume Prévost veut voir dans cette mission une occasion de renouveler le sens même de l’éducation chrétienne : « Enseigner et éduquer, c’est courir le risque de la rencontre. » Ce choix de la relation, fidèle à l’esprit de l’Évangile, inspire la volonté d’unir rigueur, bienveillance et ouverture.
Ainsi, la feuille de route annoncée à Lourdes n’est pas seulement un plan de réforme, mais un appel à refonder la confiance, à redonner souffle à la mission éducative catholique, et à faire de chaque école un lieu de vérité et de paix.
