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ITALIE : adoption du suicide assisté en Toscane : « Une défaite pour tous, une honte »

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Un dispositif légal qui a provoqué une vague d'indignation, notamment de la part de Marina Casini, présidente du Mouvement pour la Vie italien

La Toscane est devenue la première région de la péninsule italienne à adopter une loi légalisant le suicide assisté, un tournant qui fait naître de vives inquiétudes. Cette loi permet désormais aux personnes souhaitant mettre fin à leurs jours d’entamer une procédure officielle pour accéder à l’assistance médicale, ouvrant ainsi la voie à une mort programmée sous supervision. Un dispositif légal qui a provoqué une vague d’indignation, notamment de la part de Marina Casini, présidente du Mouvement pour la Vie italien (Mpvi), qui qualifie cette législation de « défaite pour tous » et de « honte », affirmant que cette mesure est une atteinte aux malades et à leurs familles, qui devraient recevoir soutien et soins, et non une incitation à la fin de vie.

Mais au-delà de l’émotion suscitée par cette loi, c’est une question beaucoup plus vaste qui se pose : l’Italie est-elle en train de mourir ? Un pays où la natalité est en chute libre, où les jeunes ont de plus en plus de mal à fonder une famille, et où l’État choisit désormais d’encourager le suicide assisté, semble être un pays en train de se dévitaliser. Les chiffres sont accablants : l’Italie connaît un taux de natalité parmi les plus bas d’Europe, avec des générations futures qui peinent à voir le jour. Avec un taux de fécondité en 2023 estimé à 1,22 enfant par femme, bien en deçà du taux de remplacement de 2,1 nécessaire pour maintenir la population stable. En 2022, l’Italie a enregistré environ 400 000 naissances pour 700 000 décès, illustrant un déséquilibre démographique préoccupant.

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Parallèlement, la population italienne vieillit rapidement, avec 24,1 % des habitants âgés de plus de 65 ans, plaçant l’Italie parmi les pays les plus vieillissants d’Europe. Cette situation exerce une pression accrue sur les systèmes de santé et de retraite, exacerbant les défis économiques du pays.Pendant ce temps, des lois comme celle-ci, qui légalisent l’auto-administration de la mort, révèlent un profond désaveu de la vie humaine et un mépris pour les plus vulnérables.

Un pays qui ne fait plus d’enfants, qui voit sa population vieillissante être accompagnée vers la mort plutôt que vers une vie digne, est un pays qui court à sa propre disparition. Comme l’a souligné Marina Casini, la Toscane, jadis berceau de l’humanisme, semble désormais tourner le dos à cet idéal pour embrasser une culture de la mort, choisissant de favoriser la fin plutôt que de préserver la vie, quelle qu’en soit l’étape.

L’adoption de cette loi sur le suicide assisté, dans un contexte de crise démographique profonde, pose la question de l’avenir de l’Italie. Un pays qui choisit de mettre fin à la vie de ses anciens, au lieu de les accompagner dans leur souffrance, n’est-il pas en train de se condamner à une lente extinction ? La Toscane, en devenant la première région italienne à prendre cette décision, pourrait bien marquer le début d’un changement de culture encore plus inquiétant pour l’avenir de la nation.

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