À l’approche de la visite historique du pape François en Corse, prévue pour le 15 décembre prochain, les collectifs A Maffia Nò, A Vita Iè et Massimu Susini lancent un appel pressant au souverain pontife. Ces organisations espèrent que le pape réitère publiquement ses condamnations fermes contre la mafia, un fléau qui gangrène la société corse. Comme le souligne Vincent Carlotti, président du collectif A Maffia Nò, A Vita Iè, dans un entretien pour France Bleu RCFM : « La parole du pape a plus d’importance que celle d’un homme politique, quel qu’il soit. »
Les collectifs déplorent également le manque d’engagement de l’Église corse dans cette lutte. « Nous le regrettons. Il aurait été normal de la part de l’Église de s’intéresser à cette question », déclare Vincent Carlotti dans le même entretien. Il espère que la visite papale incitera l’Église corse à « rejoindre le combat » contre la mafia et à prendre une position plus active contre ce fléau.
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Un autre sujet préoccupant est la présence de Paul Canarelli, un homme plusieurs fois condamné, à une soirée privée organisée par le cardinal Bustillo. « Le souvenir que j’ai des franciscains n’était pas le souvenir de moines qui se prêtent aussi complaisamment à ce genre de cérémonie », ajoute le président du collectif anti-mafia, exprimant son étonnement face à cette situation. Selon lui, il existe une « porosité inquiétante » entre certains milieux politiques, d’affaires et les mafias locales.
Les collectifs s’inquiètent également de l’inaction des autorités politiques locales face aux dérives mafieuses. Ils déplorent les retards dans la publication des conclusions de la session extraordinaire sur les dérives mafieuses, qui aurait dû aboutir en juin 2023. « C’est une parole, une action qui manque », souligne Vincent Carlotti, appelant les élus à prendre des mesures concrètes pour lutter contre la mafia.
La visite du pape François est donc perçue comme une occasion unique de réaffirmer un soutien moral et spirituel dans la lutte contre la mafia. Les collectifs espèrent que la parole forte du pape pourra impulser un changement décisif pour la Corse, tout en faisant pression sur les autorités politiques et religieuses pour qu’elles prennent leurs responsabilités face à cette menace persistante. « J’espère que le pape remettra son église Corse sur le droit chemin », conclut Vincent Carlotti, dans une déclaration partagée avec France Bleu RCFM.