À l’occasion du Synode sur la synodalité, la Curie générale de la Compagnie de Jésus a accueilli un événement consacré à la pastorale LGBT, visant à sensibiliser les pères synodaux et l’opinion publique. Cet événement a été organisé en partenariat avec America Magazine et son réseau Outreach , sous la direction de Michael J. O’Loughlin et avec le soutien du père James Martin, une jésuite connue pour ses prises de position en faveur de l’inclusion des personnes LGBT dans l’Église.
Cette rencontre s’est tenue en parallèle des travaux officiels du Synode à Rome, au sein de la Curie générale des Jésuites, à quelques pas de la place Saint-Pierre. Le cardinal Stephen Chow Sau-yan, évêque de Hong Kong, a ouvert la session par une prière, implorant le Saint-Esprit de dissiper « notre ignorance et nos préjugés ». Le père Antoine Kerhuel, secrétaire de la Compagnie de Jésus, a accueilli les participants.
Les intervenants comprenaient des personnalités engagées dans la communauté LGBT catholique, telles que Christopher Vella, président du groupe Drachma à Malte, et Joanita Warry Ssenfuka, une catholique d’Ouganda. Tous ont exprimé le souhait de voir l’Église devenir un lieu plus accueillant pour les personnes LGBT, en reconnaissant leur contribution à la communauté ecclésiale. Ils ont plaidé pour un changement de perspective au sein de l’Église, malgré le fait que la question LGBT n’ait pas été retenue comme un sujet central dans la deuxième session du Synode.
Cette rencontre s’inscrit dans une série d’initiatives visant à influencer les débats synodaux. New Ways Ministry , une organisation américaine dédiée à l’inclusion des personnes LGBT dans l’Église, a rapporté que le Pape François avait rencontré le 12 octobre dernier un groupe incluant des personnes transgenres et intersexes. Le groupe a encouragé le Saint-Père à « dépasser la vision traditionnelle de l’Église concernant les diversités de genre, plaidant pour une écoute plus attentive des expériences et des parcours de foi des personnes LGBT. »
Cet entretien de 90 minutes, organisé par la sœur Jeannine Gramick, a dépassé en durée celle accordée au président ukrainien Volodymyr Zelensky, ce qui témoigne de l’attention portée à ces questions. Rappelons que sous l’autorité du cardinal Joseph Ratzinger, la sœur Gramick a déjà été avertie par les autorités ecclésiales dans les années 1990 pour ses prises de position jugées « incompatibles » avec le Magistère de l’Eglise. Depuis les temps ont changé…
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Un Débat Théologique et Morale Enjeu du Synode
L’activisme des jésuites américains et de certains groupes LGBT catholiques vise à faire évoluer la position de l’Église sur l’homosexualité. Cependant, cela suscite une tension croissante au sein de l’Église, entre ceux qui plaident pour une plus grande inclusion et ceux qui souhaitent rester fidèles à l’enseignement traditionnel de la morale et de la doctrine catholique. L’enjeu est de savoir si ces initiatives mèneront à une réécriture du catéchisme ou à un changement de l’évaluation morale de l’homosexualité par l’Église.
Les partisans de l’enseignement traditionnel estiment qu’il est essentiel de rappeler la notion de péché et de grâce, non pas comme une exclusion, mais comme un acte de charité authentique. La note signée en 1999 par le cardinal Ratzinger affirmait déjà que « les personnes qui luttent avec l’homosexualité ont, tout autant que les autres, le droit de recevoir l’authentique enseignement de l’Église de la part de ceux qui les accompagnent pastoralement ».
Cette controverse met en lumière les divisions au sein de l’Église concernant la pastorale LGBT, alors que le Synode continue de susciter des attentes et des débats sur l’avenir de l’enseignement moral catholique. Allons-nous assister à de bonnes ou de mauvaises surprises à la clôture de ce synode ?