L’ancien président américain a reçu, à titre posthume, un Grammy Award pour la narration de son dernier recueil de prédications. Ce prix, son quatrième, vient couronner un témoignage de foi qui a marqué son engagement jusqu’à la fin de sa vie.
Jimmy Carter, décédé le 29 décembre 2024 à l’âge de 100 ans, a toujours revendiqué son attachement au christianisme, une foi qui a guidé son engagement politique et personnel. Baptiste pratiquant, il enseignait depuis des décennies l’Évangile lors de ses leçons du dimanche à l’église Maranatha Baptist Church en Géorgie. Sa voix et ses enseignements, capturés dans « Last Sundays in Plains: A Centennial Celebration » (« Les derniers dimanches à Plains : Une célébration du centenaire »), ont été récompensés lors de la cérémonie des Grammy Awards 2025, dans la catégorie « livre audio, narration et enregistrement de contes ».
Si Jimmy Carter avait été encore en vie au moment de la remise du prix, il serait devenu le lauréat le plus âgé de l’histoire des Grammy Awards. Son petit-fils, Jason Carter, a reçu le trophée en son nom, déclarant : « Avoir ses paroles préservées de cette manière, pour ma famille et pour le monde, est véritablement remarquable. Merci à l’Académie. »
Les Grammy Awards, créés en 1959 par la Recording Academy, récompensent chaque année les meilleures réalisations de l’industrie musicale américaine et internationale. Le nom Grammy Awards vient du mot « gramophone », en référence au Gramophone Trophy, le trophée remis aux lauréats, considérés comme l’équivalent des Oscars pour le cinéma, ils distinguent des artistes dans plusieurs catégories, allant de la musique classique au hip-hop, en passant par les albums de narration et les livres audio. Jimmy Carter avait déjà remporté trois Grammy Awards dans la catégorie du meilleur album parlé, rejoignant ainsi d’autres anciens présidents américains comme Bill Clinton et Barack Obama, qui ont également été primés.
Lire aussi
Un héritage au-delà de la politique
Jimmy Carter n’était pas seulement un homme d’État, il était aussi un homme de foi, convaincu que la politique devait être au service du bien commun. Président de 1977 à 1981, il a souvent évoqué son engagement chrétien comme moteur de son action. Après son départ de la Maison-Blanche, il s’est consacré à des œuvres humanitaires, notamment par le biais du Carter Center, poursuivant ainsi un idéal de service inspiré des valeurs chrétiennes.
Son attachement à la musique et à la culture n’était pas anecdotique. Grand amateur de gospel et de musique folk, il considérait que l’art pouvait être un vecteur puissant pour transmettre des messages d’espérance et de paix. Son dernier enregistrement, marqué par la sagesse d’un siècle de vie, porte cette empreinte et rappelle que le message chrétien traverse le temps et les générations.
Face à des figures de la culture populaire comme Barbra Streisand, George Clinton ou Dolly Parton, c’est bien un ancien président profondément enraciné dans la foi qui a été récompensé. Un symbole fort dans un monde où le message de l’Évangile semble parfois relégué au second plan dans la sphère publique.
Avec cette récompense posthume, Jimmy Carter laisse une ultime trace : celle d’un dirigeant dont la voix, empreinte des valeurs chrétiennes, continue de résonner bien au-delà de son temps.