Le récent article de La Croix concernant l’anniversaire de Fiducia supplicans illustre une tendance préoccupante : une volonté de normaliser des pratiques incompatibles avec l’enseignement catholique. En choisissant de présenter avec empathie la bénédiction de couples de même sexe, cet article s’éloigne gravement des fondements doctrinaux de l’Église et s’inscrit dans une démarche qui, sous couvert d’inclusion, finit par cautionner une rupture doctrinale profonde.
Dès le début, La Croix adopte un angle qui tend à légitimer les bénédictions de couples homosexuels, en se focalisant sur des témoignages émotionnels comme celui de « Tanguy et Sébastien ». Certes, l’accompagnement pastoral est essentiel, mais l’Église ne peut se réduire à valider des situations qui contredisent ouvertement la doctrine. Cette présentation omet volontairement de rappeler que l’amour de Dieu, offert à tous, n’équivaut pas à une approbation des actes contraires à l’ordre naturel et au dessein divin du mariage.
La fronde des évêques africains, courageusement menée par le cardinal Fridolin Ambongo, est à saluer. Ces prélats ont rappelé avec force que l’Église catholique est universelle et ne peut céder aux pressions culturelles de certains pays occidentaux. Le refus de l’épiscopat africain d’appliquer Fiducia supplicans démontre une fidélité exemplaire à la doctrine, à l’image des paroles de saint Athanase face à l’arianisme : « Vous avez les églises, mais nous avons la foi. »
Le document du Vatican, tout en étant prudent et ambiguë sur le plan doctrinal, a semé une confusion regrettable. L’interprétation qu’en fait La Croix reflète une volonté manifeste de tirer le texte vers une acceptation tacite de l’union entre personnes de même sexe, sous prétexte de bénédictions pastorales. En agissant ainsi, La Croix se fait complice d’un affaiblissement de la foi catholique, en banalisant une rupture doctrinale historique.
L’article avance l’idée que ces bénédictions seraient un geste de charité. Mais qu’est-ce que la charité si elle trahit la vérité ? Saint Augustin nous avertit : « Aimez les hommes, haïssez leurs erreurs. » L’Église ne peut accompagner les fidèles en les éloignant des exigences de l’Évangile. Cette fausse charité sert une émotion et non un dessein salvifique de l’âme .
Ne pas avoir le courage de dire la Vérité à des gens qui se trompent c’est renoncer à son devoir de témoignage de la parole de l’Evangile. Cette faiblesse compatissante est un signe de repli sur soi , un égoïsme de l’homme moderne occidental qui définit son propre confort affectif comme étant le nouveau fondement du plan de Dieu.
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Sans reprendre les nombreux passages de l’ancien testament et des écrits de Saint Paul qui condamnent ces unions et ces pratiques, on ne peut que se désoler qu’un Journal comme La Croix, qui se dit catholique, soit le porte voix d’une idéologie qui, au quotidien, sape la doctrine chrétienne.
La fronde africaine a montré que l’universalité de l’Église repose sur sa fidélité à la doctrine et non sur des concessions au relativisme moral. Le rôle des médias catholiques devrait être de promouvoir cette unité, non de creuser des fractures.
La réception « timide » de Fiducia supplicans en France, évoquée par La Croix, n’est pas un échec pastoral, mais le signe d’une Église consciente des dangers de la confusion doctrinale. Les évêques africains, en refusant cette dérive, rappellent à l’Église universelle son devoir de fidélité. Il est impératif que La Croix revienne à sa mission première : être un media de vérité dans un monde en quête de repères. Faute de quoi, elle continuera à sombrer dans une complaisance idéologique destructrice pour la foi catholique.
A quand un repreneur ?