Le groupe Bayard, propriétaire du quotidien La Croix, vient de renoncer à sa participation dans le rachat de l’École supérieure de journalisme (ESJ) de Paris et à l’embauche d’Alban du Rostu, ancien collaborateur de Pierre-Edouard Stérin, entrepreneur catholique engagé. Cette décision a été saluée par les syndicats du groupe comme une victoire, une « victoire à 360 degrés », selon Véronique Badets, déléguée syndicale CFDT chez Bayard. Pourtant, loin de se réjouir de cette « victoire », il convient de regretter amèrement le maintien d’un cap idéologique qui n’a que trop duré et qui, cette fois encore, prive Bayard et son quotidien historique de perspectives de développement à la hauteur de son potentiel.
La mobilisation des salariés, alimentée par la crainte d’une « intrusion de l’extrême droite », a été l’unique prétexte pour motiver le refus de l’opération et empêcher une opportunité de se renouveler, d’évoluer, et surtout, d’adopter une ligne éditoriale plus en phase avec la doctrine de l’Eglise.
Dans ce contexte, il est regrettable de constater que la qualité du contenu, les perspectives d’avenir et les projets de développement, portés notamment par Alban du Rostu, ont été sacrifiés sur l’autel de la peur idéologique.
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Le groupe Bayard, en refusant cette collaboration et en cédant à cette pression, se prive d’un développement stratégique au service d’une presse catholique dynamique. Alban du Rostu, reconnu pour ses compétences dans le domaine du développement et de la stratégie, aurait été une ressource précieuse pour moderniser et revitaliser le groupe Bayard, en lui permettant de diversifier ses investissements tout en restant fidèle à une véritable éthique catholique sociale. Mais, il semble qu’une idéologie dictée par des groupes de pensée plus ou moins bienveillants, ait pris le dessus sur des décisions stratégiques et pragmatiques.
La direction de Bayard veut faire bonne figure parlant de cette décision comme d’une « solution de compromis » et indique que » ce n’est pas une chasse à l’homme comme le déclare Alban du Rostu », pourtant ca y ressemble.. entre fausses rumeurs et stigmatisations de son passé auprès de Pierre Edouard Stérin présenté comme un » milliardaire facho », tous les éléments avaient été réunis pour mettre en marche la machine gréviste et sacrifier sur l’autel de l’orthodoxie idéologique, des perspectives nouvelles dont le groupe déficitaire a pourtant bien besoin.
La mobilisation des salariés du groupe Bayard, principalement des rédacteurs et autres employés de La Croix a planté le décor de la peur pour faire échouer toute opération. Ils ont manifesté contre ce qu’ils percevaient comme une intrusion d’une pensée jugée trop orientée à droite, sans s’interroger si leur pensée n’était pas trop à gauche..
C’est Alban du Rostu qui a donc proposé de renoncer à rejoindre le groupe, selon la communication interne de Bayard. « Nous saluons son sens des responsabilités », ajoute la direction, avant de conclure qu’un accord a été trouvé pour annuler son embauche, afin de mettre fin à la « campagne injuste » dont il faisait l’objet.Le directoire précise que le poste de directeur du développement sera pourvu prochainement, il faudra d’abord vérifier l’alignement idéologique du prochain candidat…