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Jubilé 2025 : le Pape François ouvre une Porte Sainte à la prison de Rebibbia

Quartier des femmes dans la prison de Rebbibia - DR
Quartier des femmes dans la prison de Rebbibia - DR
Le Pape veut rappeler que l’Espérance ne connaît pas de murs

Ce 26 décembre 2024, le Pape François, fidèle à son engagement envers les plus marginalisés, ouvre une Porte Sainte dans la maison d’arrêt de Rebibbia à Rome. Cet acte, aussi puissant que symbolique, marque l’un des moments les plus significatifs du début du Jubilé 2025, placé sous le thème « Pèlerins de l’espérance ». Il réaffirme que la grâce et la miséricorde de Dieu sont offertes à tous, même à ceux qui vivent derrière des barreaux.

En inaugurant cette Porte Sainte au cœur d’un lieu souvent oublié, le Saint-Père appelle à une réflexion profonde sur la dignité humaine, la réhabilitation, et le rôle central de l’espérance chrétienne.

Dans une prison où le désespoir fait souvent office de compagnon quotidien, cet événement est une lumière au cœur de l’obscurité. Le Pape, en franchissant cette Porte, souligne que personne n’est exclu de l’amour de Dieu, quelle que soit la gravité des erreurs commises. « Un détenu n’est jamais réduit à son crime, il est avant tout une personne créée à l’image de Dieu », avait-il rappelé lors d’une précédente visite à une prison.

Cette ouverture de la Porte Sainte s’inscrit dans la volonté de François de ramener l’Évangile là où il semble parfois le plus absent. Rebibbia, qui a déjà vu Jean-Paul II rencontrer l’homme ayant tenté de l’assassiner, Mehmet Ali Ağca, devient à nouveau le théâtre d’un acte profondément évangélique.

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Le choix de Rebibbia ne doit rien au hasard. Cette prison est un symbole de la crise qui frappe le système pénitentiaire italien : des conditions de surpopulation insoutenables, un record tragique de 85 suicides en prison cette année, et des structures souvent incapables de répondre à l’appel constitutionnel de rééduquer les détenus. Ces chiffres révèlent un problème systémique, et l’intervention du Pape peut être perçue comme un appel direct aux autorités italiennes à prendre des mesures concrètes.

Le Père Lucio Boldrin, aumônier de Rebibbia, a exprimé sa gratitude pour cet événement, tout en espérant qu’il inspire des décisions courageuses, comme une réforme des peines ou l’introduction d’un indult pour les condamnations légères. « Une telle mesure, même limitée, serait un véritable souffle d’espérance pour de nombreux détenus », a-t-il confié.

Dans les murs de Rebibbia, la foi n’est pas un simple rituel, mais un vecteur d’espérance et de dialogue. Le Père Boldrin raconte comment, lors de messes célébrées dans des conditions difficiles, des détenus de différentes confessions – catholiques, musulmans, protestants – trouvent un terrain commun dans la recherche de Dieu et dans l’espérance d’un avenir meilleur.

Loin d’être un geste symbolique vide, l’ouverture de cette Porte Sainte s’inscrit dans la dynamique du Jubilé : redonner sens, dignité et espérance à ceux que le monde tend à oublier. C’est une invitation pour chaque chrétien à repenser le véritable sens de la miséricorde et de la charité.

Le Jubilé 2025 débute sous le signe d’une espérance audacieuse. Pourtant, cet événement doit être suivi de gestes concrets. Si la miséricorde divine ne connaît pas de limites, l’Église et les fidèles sont appelés à être les instruments de cette miséricorde dans le monde. L’Évangile ne se limite pas à des paroles, il doit devenir une action, un témoignage vivant.

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