Depuis le 1er mai, la Chine interdit formellement aux missionnaires étrangers de prêcher, de fonder des organisations religieuses, de créer des écoles, de publier ou distribuer des textes religieux, ou encore de recruter des fidèles. Le régime justifie ces restrictions par des impératifs de « sécurité nationale », mais pour de nombreux observateurs, il s’agit d’un nouveau coup de force contre la liberté religieuse.Selon Mission News Network, ces règles interdisent explicitement à tout non-citoyen chinois vivant en Chine de mener une quelconque activité missionnaire sans autorisation officielle. Toute initiative religieuse étrangère , même caritative ou éducative ,doit désormais passer par une structure agréée par l’État et obtenir une validation préalable de son contenu.
Les autorités ne tolèrent plus que les étrangers prêchent, sauf s’ils sont invités formellement par une organisation religieuse reconnue et contrôlée par le Parti communiste chinois (PCC). L’organisation américaine International Christian Concern souligne que ces mesures sont présentées dans les médias officiels comme une manière de « garantir la sécurité nationale » et de préserver les « activités religieuses normales ».Or, la notion « d’activité religieuse normale » renvoie, en Chine, à des pratiques strictement encadrées par les organes de contrôle étatiques. Tout mouvement indépendant est suspecté de dérive sectaire ou d’extrémisme. Cette nouvelle législation s’inscrit dans le projet lancé par Xi Jinping en 2016 de « sinisation » des religions : les aligner pleinement sur l’idéologie et les objectifs du Parti.
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Les Églises officielles, comme l’Association patriotique catholique de Chine et le Mouvement patriotique des Trois autonomies pour les protestants, deviennent ainsi les seuls cadres autorisés pour toute expression religieuse. Les Églises dites « de maison », indépendantes et souvent clandestines, en sont les principales victimes. Arrestations, perquisitions et fermetures de lieux de culte se sont multipliées ces dernières années.Le Global Times, journal étroitement lié au pouvoir, s’est félicité début 2024 de la volonté du ministère de la Sécurité publique de renforcer la lutte contre ces communautés « illégales ». Le ministère a confirmé avoir accru ses moyens humains et technologiques pour surveiller et étouffer les réseaux religieux non enregistrés.Ce système de surveillance numérique évalue la loyauté des citoyens envers le Parti, en particulier ceux liés aux Églises de maison ou engagés dans une pratique religieuse en dehors des structures officielles.
Pékin continue d’affirmer qu’il existe une « liberté religieuse » en Chine, mais dans des limites strictes. Des organisations comme la Société biblique chinoise déclarent que leurs activités, menées au sein du cadre autorisé, ne sont pas menacées à court terme. En revanche, pour les missions étrangères , visites pastorales, rencontres avec les communautés locales, soutien spirituel, les obstacles se multiplient.
Le financement étranger des activités religieuses est également dans le viseur des autorités, avec un contrôle renforcé.Arielle Del Turco, directrice du Centre pour la liberté religieuse au sein de la Family Research Council, a réagi vivement : « L’argument de la sécurité nationale est abusif. L’exclusion des missionnaires étrangers nuit à la réputation internationale de la Chine. » Elle appelle les autorités américaines à condamner publiquement cette politique et à suivre de près la situation sur place.
Il faut appeler les choses par leur nom : ce que la Chine impose depuis le 1er mai n’est pas une mesure de « sécurité nationale », mais une persécution religieuse maquillée en réglementation administrative. Le régime de Pékin, dans sa volonté toujours plus obsessionnelle de contrôler les âmes, a franchi un cap inquiétant : interdire formellement à tout missionnaire étranger de prêcher, d’enseigner, d’imprimer ou même de parler de Dieu sans l’aval du Parti.
Derrière cette décision se cache une peur inavouée : celle que le message du Christ échappe au contrôle des autorités politiques . Car si l’idéologie communiste chinoise supporte les temples vides et les slogans creux, elle redoute plus que tout la puissance tranquille de l’Évangile vécu et transmis.
La foi chrétienne n’a pas besoin de propagande ni de moyens techniques pour toucher les cœurs. Il suffit d’un témoignage vrai, d’une charité incarnée, d’une parole de vérité. Voilà ce que redoute le pouvoir : que la croix soit plus forte que le drapeau rouge.Face à ce nouveau coup de force, l’Occident doit sortir de son silence complice. Il est temps que les chancelleries, les ONG et les Églises dites « engagées » osent nommer ce qui se passe : une guerre contre la foi.