Le Pape François a choisi de consacrer l’intention de prière du mois de décembre aux personnes en situation de handicap.Une communauté de bénédictins en France accueille des frères fragiles ou handicapés pour vivre une vie communautaire pas tout à fait comme les autres.
Le père Guy-Marie Fort, actuel prieur général de la Congrégation Notre-Dame d’Espérance, est ravi de cette initiative du Pape. Il souligne que leur vocation religieuse s’aligne parfaitement avec cette décision, car au sein de leur communauté, ils apprennent à partager tout, y compris leur dévotion envers le Seigneur. Il insiste sur le fait que si l’Église prie pour les personnes handicapées, ces dernières prient également pour le monde et l’Église au sein de leur communauté.
L’histoire de cette communauté remonte aux années 1950, lorsque le père Henri-Marie Guilluy, maître des novices à l’abbaye bénédictine Notre-Dame de Wisques près d’Arras, se trouva confronté à la nécessité de refuser des candidats à la vie religieuse en raison de leur handicap.
Profondément troublé par cette situation, il décida de créer une maison à Croixrault dans la Somme, qui deviendra plus tard la Congrégation Notre-Dame d’Espérance. Son objectif était d’accueillir des personnes en situation de handicap et de leur permettre de mener une vie monastique authentique, centrée sur la prière et le travail.
L’intuition du père Guilluy s’est avérée opportune, car dans les années 1970, la société française a commencé à évoluer dans sa perception du handicap. Des allocations pour les adultes handicapés ont été instaurées, permettant aux moines handicapés de contribuer financièrement à la communauté. De plus, les avancées médicales ont contribué à stabiliser l’état de santé des personnes atteintes de troubles neurologiques ou psychiatriques, ce qui a permis à la communauté de mettre en place une prise en charge médicale appropriée.
Aujourd’hui, environ une centaine de frères vivent dans huit monastères dispersés à travers la France, suivant la devise bénédictine « Ora et labora » (Prie et travaille). Cependant, la Congrégation adapte ses règles pour répondre aux besoins spécifiques de ses membres. Les prières matinales, bien que non obligatoires, sont suivies par l’office des laudes à 7 heures pour tous.
Le travail des moines varie en fonction de leurs capacités physiques et mentales, allant des tâches extérieures au travail de secrétariat, en passant par la cuisine, le ménage et les études pour certains. De plus, ils disposent d’un atelier d’art plastique où des objets sont créés et des tableaux sont peints, puis vendus dans leur magasin pour subvenir à leurs besoins.
Le père Guy-Marie Fort insiste sur le fait que le fondateur de la Congrégation croyait que les personnes en situation de handicap pouvaient être de véritables témoins de l’amour de Jésus. Il souligne également que le choix de la vie religieuse pour une personne en situation de handicap résulte de la rencontre entre la volonté de Dieu et celle du candidat, qui conserve sa liberté malgré sa fragilité. Un accompagnement au discernement est offert en fonction des besoins individuels.
L’engagement au sein de la communauté s’avère bénéfique pour les personnes fragiles, tant sur le plan spirituel que physique. La foi et l’espérance sont des sources de vie, et s’engager pleinement envers le Seigneur apporte des bienfaits pour la santé.
Dans la Congrégation Notre-Dame d’Espérance, la coexistence harmonieuse entre les personnes en bonne santé et celles en situation de handicap est essentielle. L’attention mutuelle et l’entraide sont au cœur de cette communauté, où chacun peut rapidement passer du rôle d’accompagnant à celui d’accompagné. Cette solidarité renforce la communauté et en fait sa force.
Source Vatican News