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La conversion d’Alexis Carrel : de la rationalité à la foi

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Alexis Carrel, célèbre médecin du 20ᵉ siècle, lauréat du prix Nobel de Médecine en 1913, était connu pour son approche rationaliste envers la foi et les miracles. Né dans une famille bourgeoise à Lyon, Carrel avait perdu sa foi et considérait les croyants comme des individus naïfs ou des fanatiques obstinés.

Cependant, tout a changé au printemps de 1901 lorsqu’il a été confronté aux récits des miracles de Lourdes par un religieux dominicain. Intrigué par la possibilité de vérifier scientifiquement ces événements extraordinaires, il se mit à envisager sérieusement un voyage à Lourdes pour mener ses propres investigations.

En mai 1902, Carrel se retrouve à Lourdes en tant que remplaçant d’un médecin ami lors d’un pèlerinage. C’est là qu’il rencontre Marie Bailly, une malade mourante réclamant des soins spéciaux. Malgré les pronostics sombres de ses collègues, Carrel entreprit d’étudier attentivement son cas.

Le mercredi 28 mai, alors que l’état de Marie semblait désespéré, quelque chose d’extraordinaire se produisit sous les yeux ébahis de Carrel. À la grotte de Lourdes, la malade, sur son brancard, reprit soudainement vie, surprenant même le plus sceptique des médecins.

Ce qu’il observa fut consigné dans ses notes avec un soin méticuleux, détaillant chaque changement dans l’état de la malade. De l’inertie à la réanimation, de la maladie à la guérison miraculeuse, Carrel était confronté à quelque chose qui défiait toute explication rationnelle.

Ce miracle de Lourdes, bien que troublant pour Carrel, ne lui fit pas abandonner son scepticisme immédiatement. Pendant des années, il continua à peser les preuves, à débattre en lui-même sur la signification de cet événement.

Pourtant, cette expérience marqua un tournant dans la vie de Carrel. Bien qu’il n’ait pas pu affirmer catégoriquement sa foi en Dieu, il resta loyal envers les faits qu’il avait observés, même face à l’incrédulité de ses pairs scientifiques.

La guérison miraculeuse de Marie Bailly à Lourdes hanta Carrel tout au long de sa vie, l’incitant finalement à une réflexion plus profonde sur la nature de la foi et de l’intervention divine. Ses dernières années furent marquées par un retour progressif vers la foi catholique, culminant avec sa mort dans la paix, muni des sacrements de l’Église.

Le parcours de Carrel, du rationalisme à une quête spirituelle profonde, témoigne de la complexité de la foi et de la manière dont même les esprits les plus sceptiques peuvent être touchés par la grâce divine.

Alexis Carel

Alexis Carrel, né le 28 juin 1873 à Sainte-Foy-lès-Lyon, France, était un chirurgien, biologiste, écrivain scientifique et eugéniste renommé. Il était le fils d’Alexis Carrel-Billiard, fabricant de textile, et d’Anne-Marie Ricard. À l’âge de cinq ans, il devient orphelin et est élevé par sa mère. Sa famille, issue de la bourgeoisie catholique, comprenait plusieurs membres religieux.

Il a étudié au collège jésuite Saint-Joseph de Lyon, où il a été influencé par la formation jésuite et a développé un intérêt pour les sciences naturelles. Après avoir obtenu son baccalauréat littéraire en 1889, il a commencé à étudier la médecine à l’université de Lyon en 1891 et a obtenu son diplôme en 1893. Ses professeurs incluaient des figures éminentes telles que Joseph Teissier, Mathieu Jaboulay, Antonin Poncet et Léon Bérard.

Carrel était un pionnier de la chirurgie vasculaire et a été récompensé par le prix Nobel de physiologie ou médecine en 1912 pour ses travaux dans ce domaine. Il est devenu célèbre pour son expérience sur le cœur de poulet battant in vitro, démontrant une survie cellulaire prolongée, ce qui a suscité un intérêt considérable dans le domaine de la médecine.

En 1917, il a commencé à travailler à l’Institut Rockefeller à New York, où il a poursuivi ses recherches. En 1935, il a publié “L’Homme, cet inconnu”, dans lequel il a exprimé des préoccupations sur le déclin de la civilisation et a préconisé l’eugénisme volontaire pour éviter ce destin.

Malgré ses contributions à la science, Carrel a été critiqué pour ses liens avec le régime vichyste pendant la Seconde Guerre mondiale. En 1944, il est décédé à Paris.

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