Cette conversion spectaculaire sur la route de Damas, six ans après l’Ascension, a marqué le début d’une transformation radicale dans la vie de Saul de Tarse, un pharisien zélé, devenu le grand apôtre des Gentils.
À l’origine, Saul était un persécuteur des chrétiens, un homme déterminé à éradiquer ce qu’il percevait comme une hérésie. Il obtint des lettres de mission pour poursuivre et persécuter les disciples du Christ, allant même jusqu’à participer à l’arrestation et à la mise à mort de chrétiens. Pourtant, sur le chemin de Damas, un événement surnaturel bouleverse sa vie à jamais. Une lumière aveuglante le jette à terre, et il entend la voix de Jésus, lui demandant : « Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? »
Cet instant de confrontation directe avec le Christ vivant marque le début de la véritable conversion de Saul. Dans cet échange, le mystère du Christ ressuscité se révèle pleinement à lui : la lumière qui l’aveugle n’est pas simplement une illumination physique, mais un éveil spirituel. Saul comprend alors que son salut ne réside pas dans l’observance des lois ou des bonnes œuvres, mais dans la reconnaissance de Jésus-Christ, crucifié et ressuscité, comme le Sauveur du monde, y compris de lui, le persécuteur.
L’Église, comme le Corps Mystique du Christ, devient pour lui un fondement doctrinal majeur. C’est à partir de cette révélation que saint Paul bâtira l’essentiel de sa théologie. La résurrection de Jésus se place au cœur de sa foi, une foi qui ne se contente pas de suivre un ensemble de règles, mais qui se fonde sur une rencontre personnelle avec le Christ vivant, une rencontre qui transforme et sauve.
Le pape Benoît XVI, lors de l’angélus dominical du 25 janvier 2009, a souligné que la conversion de Paul est bien plus qu’un simple changement de croyance. Il a rappelé que la conversion de Saul, bien qu’elle ne soit pas celle d’un païen, comme cela peut être le cas pour d’autres, est exemplaire pour chaque chrétien. « Saul s’est converti », a affirmé le pape, « parce qu’il a cru en l’Évangile. » Ce passage fondamental de la foi n’est pas simplement intellectuel, mais un acte spirituel profond où la personne se confie entièrement à la grâce divine.
Cette conversion de saint Paul nous invite tous à une transformation continue, à une ouverture à la grâce divine. Comme l’écrivait Paul aux Philippiens : « Je ne suis pas encore parvenu à la perfection, mais je fais tout pour y courir. » En effet, la conversion n’est pas un moment unique, mais un chemin perpétuel vers la sanctification, un processus où, malgré les épreuves et les faiblesses humaines, l’individu se laisse pénétrer par l’amour infini du Christ.
Aujourd’hui, dans le cadre de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, l’exemple de saint Paul continue de résonner profondément. Son appel à la conversion est une invitation à tous les chrétiens à se renouveler dans la foi et à s’engager sur le chemin de l’unité. Saint Paul nous montre que l’unité chrétienne n’est pas un idéal lointain, mais une réalité qui se construit au quotidien, dans l’humilité, la prière, et le désir de suivre toujours plus fidèlement Jésus-Christ.
La fête de la Conversion de saint Paul, loin d’être simplement une célébration historique, est ainsi une invitation à chaque chrétien à renouveler sa foi et à répondre à l’appel du Christ à une conversion toujours plus profonde, sur le modèle de l’apôtre des Gentils. C’est en vivant dans la lumière de cette rencontre avec le Christ, qu’il soit vivant ou ressuscité, que l’Église, dans son ensemble, pourra véritablement marcher vers l’unité, à l’image de l’apôtre Paul.
Avec Nominis
