Dans le bulletin officiel des audiences du Pape, le vendredi 15 septembre, une simple mention attire l’attention : le Pape François a reçu en audience privée Mme Maria Campatelli. Rien de plus, à première vue.
Mais derrière cette apparence de normalité se cache une réalité amère pour de nombreux catholiques. Cette photographie, qui est ensuite diffusée par le Vatican, montre Mme Campatelli assise en face du Pape François.
Maria Campatelli est une théologienne très controversée et très proche collaboratrice de Marko Ivan Rupnik, prêtre jésuite exclu pour de graves accusations d’abus sexuels en série.
Cette dernière est membre du premier cercle d’amis de Rupnik et fait partie des neuf femmes consacrées qui ont défendu le prêtre du scandale publiquement, signant une lettre de soutien qui n’a pas fait mention des victimes
Elle était également responsable du Centro Aletti, un centre de spiritualité dirigé par Rupnik jusqu’à sa démission en juin dernier, conséquence des accusations et condamnations pour violences sexuelles et psychologiques infligées à de nombreuses femmes sur une période de 30 ans.
La photo du Pape François avec Mme Campatelli, prise après que François a levé l’excommunication de Rupnik en mai 2020, est une gifle pour les victimes de l’ancien jésuite.
Elle rappelle que ce prêtre slovène a réussi à échapper aux conséquences de ses actes pendant des années en utilisant sa renommée artistique et spirituelle, ses amitiés influentes, et ses compétences manipulatrices pour abuser de femmes consacrées, sans que justice ne soit véritablement rendue.
L’affaire Rupnik a débuté en 2018, mais ce n’est qu’en 2020 que des enquêtes sérieuses ont été lancées. La Congrégation pour la Doctrine de la Foi a prononcé une excommunication latae sententiae, mais le Pape l’a annulée rapidement, sans jamais aborder publiquement cette affaire.
Sachons que le père Marko Rupnik a été définitivement exclu de la Compagnie de Jésus, a expliqué le 24 juillet dernier le père Johan Verschueren, conseiller général et délégué pour les maisons et œuvres interprovinciales de la Compagnie de Jésus à Rome.
La photo douloureuse rappelle que la justice doit être faite et que les victimes méritent d’être entendues.