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La foi omniprésente dans les poèmes de Michel-Ange

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Le 18 février marque le 460e anniversaire de la mort de Michel-Ange Buonarroti. En plus de ses peintures et de ses sculptures de génie , l’artiste s’est également distingué par ses poèmes, où transparaît la conscience de sa propre misère et sa relation personnelle avec Dieu.

«Mais le livre attend l’image / C’est juste. Il attendait son Michel-Ange. (…) Au Vatican est placée une chapelle, qui attend le fruit de ta vision ! / La vision attend l’image. (…) Et c’est précisément ici, aux pieds de cette merveilleuse polychromie de la Sixtine, / que se réunissent les cardinaux – / une communauté responsable de la transmission des clés du Royaume. / Ils arrivent juste ici. / Et Michel-Ange les enveloppe toujours de sa vision.»

Ce sont des vers de saint Jean-Paul II, le pape poète, contenus dans le Triptyque romain, un recueil de poèmes de 2003, qui pourrait être considéré comme le testament poétique du souverain pontife polonais.

La mémoire de Saint Jean Paul II , qui, désormais âgé et malade, pensait à sa rencontre avec Dieu, se tournait précisément vers l’auteur de cette magnifique expression d’art et de foi qu’est la Chapelle Sixtine, où les couleurs et les formes se condensent et se fondent dans une parfaite harmonie et racontent Dieu. La main qui a réalisé ces couleurs et ces formes est plus que connue. C’est la main de Michel-Ange Buonarroti (6 mars 1475 – 18 février 1564).

La Pietà

460 ans se sont écoulés depuis sa mort, et pourtant Michel-Ange semble avoir quelque chose de nouveau à nous dire, non seulement avec des images mais aussi avec des mots, ou plutôt avec des vers. Les siens. En plus de sa célèbre production picturale et sculpturale, en effet, l’artiste de la Renaissance a souvent voulu exprimer en vers son âme.

Mais de quoi parlait Michel-Ange dans ses poèmes ? De tout.

Les vers et les peintures, les couleurs et les mots, représentent le monde polyédrique de Michel-Ange qui pourrait se résumer ainsi : un corps enraciné dans le monde mais une âme tournée vers le Ciel.

En ce qui concerne l’œuvre picturale et sculpturale, cette plasticité typique des figures qu’il a rendues dans les personnages qu’il a représentés nous donne un témoignage visible de ce que la foi représente pour Michel-Ange : entrer dans le mystère de l’homme pour découvrir les traits de Dieu. Et dans ses rimes, le même processus se produit car dans ces mots, dans ces vers, sa spiritualité est enchâssée. Encore plus intime.

En parcourant les pages de ses poèmes, nous nous retrouvons face au récit de certaines vertus chrétiennes telles que l’espérance et la charité fraternelle. Mais pas seulement. Il est frappant de voir comment l’artiste lui-même, habitué aux cours papales, à la splendeur des palais des nobles et des dames de l’époque, pouvait rédiger de profondes méditations sur le péché et la mort.

À plusieurs reprises, Michel-Ange semble nous dire : mon âme voudrait simplement s’envoler vers le ciel, mais malheureusement elle est enfermée dans un corps enclin aux sensations terrestres. Tout cela est contenu dans ces mots que l’artiste inscrit sur la feuille et qui conservent toute la beauté d’une sorte de journal spirituel, un registre dans lequel il enferme ce désir ardent de Dieu.

Le Jugement dernier – Chapelle Sixtine

Michel-Ange se voit surtout comme un pécheur, fragile et profondément petit devant la grandeur de Dieu qui est surtout Miséricorde. C’est le cas de ces vers :

«Les fables du monde m’ont pris / Le temps donné pour contempler Dieu / Non seulement j’ai oublié ses grâces / Mais avec elles, plus qu’avant, je me suis tourné vers le péché / Ce qui rend un autre sage aveugle et stupide / Et lent à reconnaître mon erreur ; / L’espoir fait défaut, et pourtant le désir croît / qui de toi est détaché de l’amour propre».

C’est une véritable confession de péchés : l’artiste de la Renaissance, après avoir réalisé qu’il avait gaspillé du temps à poursuivre «les fables du monde», demande à Dieu la possibilité de sortir de son égoïsme, d’un amour tourné uniquement vers lui-même.

«Ouvre-moi la voie qui mène au ciel / Mon cher Seigneur, et par ce seul moyen / Ton chemin me sera nécessaire. / Fais-moi haïr tout ce que le monde vaut / Et toutes ses beautés que j’honore et chéris, / avant la mort, préférant la vie éternelle. / Il n’y a rien de plus bas ou de plus vil sur terre / Que ce que, sans toi, je me sens et suis / C’est pourquoi le désir ardent implore le pardon / de ma faible et propre fatigue épuisée».

Dans ces autres vers, une fois de plus, Michel-Ange demande l’aide de Dieu pour pouvoir suivre «le chemin qui mène au ciel». Et pour ce faire, il n’y a pas d’autre moyen que de fuir tout ce qui est mondain : «Fais-moi haïr tout ce que le monde vaut / Et toutes ses beautés que j’honore et chéris». Ce n’est qu’ainsi qu’il sera possible d’acquérir la «vie éternelle».

La poésie de Michel-Ange Buonarroti devient également très souvent une prière :

«Oh, fais que je Te voie en tout lieu : / si je sens brûler en moi une beauté mortelle, / près de la Tienne, ce feu sera éteint / et en Toi je serai, comme j’étais, en feu. / Mon cher Seigneur, je T’appelle et T’invoque seul / contre mon inutile aveuglement ; / Seul Toi peux renouveler à l’extérieur et à l’intérieur de moi / les désirs et la sagesse et la force lente et faible».

Dans ces vers, on peut remarquer à quel point la recherche de Dieu est fondamentale pour Michelangelo Buonarroti, considéré comme l’un des plus grands artistes de l’histoire, non seulement a laissé une empreinte indélébile dans le monde de l’art avec ses sculptures et ses peintures, mais il a également offert au monde un témoignage précieux de sa foi à travers ses poésies.

Ses poésies reflètent une profonde conscience de son humanité et de sa relation personnelle avec Dieu. En elles, émerge sa quête incessante pour comprendre le mystère de l’homme et de Dieu, non seulement à travers les formes et les couleurs de ses œuvres visuelles, mais aussi à travers les mots de ses vers.

Michelangelo écrivait sur une grande variété de sujets, explorant les vertus chrétiennes telles que l’espoir et la charité fraternelle, mais aussi réfléchissant sur le péché et la mort. Il se voit surtout comme pécheur, humble et désireux de trouver la Miséricorde de Dieu.

Ses poésies se transforment souvent en prières, où Michelangelo invoque Dieu pour trouver réconfort et renouvellement de son esprit. Son lien avec Dieu est également évident dans sa correspondance, où les mots “Dieu” et “Iddio” apparaissent fréquemment.

Les œuvres d’art de Michelangelo, comme la Pietà et le Jugement Dernier, sont considérées comme des exemples extraordinaires de la manière dont l’art peut communiquer profondément la spiritualité et rapprocher les spectateurs de la compréhension du divin. La Pietà, en particulier, représente une image de pureté et de dévotion, tandis que le Jugement Dernier offre une vision puissante de la Résurrection et de la rédemption.

Source La Bussola

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