Depuis plusieurs mois, la situation religieuse à Quimper connaît des turbulences importantes, marquées par le départ de la Fraternité Saint-Pierre (FSSP) du diocèse, et l’arrivée imminente de la Fraternité Saint-Pie X (FSSPX). Cet article revient sur l’historique des événements qui ont conduit à ce changement et sur la situation actuelle des communautés attachées à la messe traditionnelle dans le diocèse de Quimper.
Le départ de la Fraternité Saint-Pierre
L’histoire récente du différend entre l’évêque de Quimper, Mgr Laurent Dognin, et la Fraternité Saint-Pierre remonte à plusieurs mois, notamment en raison des décisions prises par l’évêque concernant les activités pastorales de la communauté. Depuis août 2024, la Fraternité Saint-Pierre a cessé de desservir Quimper et Sainte-Sève (Morlaix), après un climat de tensions croissantes entre les prêtres de la FSSP et l’évêché.
Les fidèles attachés à la messe traditionnelle ont vu leurs conditions de vie spirituelle se dégrader, notamment avec la suppression de nombreuses messes de semaine, des sacrements limités et l’arrêt d’activités diverses, comme les catéchismes. Beaucoup d’observateurs et de fidèles ont estimé que la décision de Mgr Dognin de réduire le service pastoral ne pouvait être perçue autrement que comme un frein au soin spirituel des communautés qui privilégient la forme extraordinaire du rite romain, c’est-à-dire la messe tridentine.
Si l’évêque de Quimper a avancé des raisons liées à la gestion des communautés et à une prétendue absence de collaboration, de nombreux fidèles estiment que ces décisions ont été prises sans réelle volonté de prendre soin de ceux qui étaient attachés à la liturgie traditionnelle. Certains voient même cela comme une forme d’abandon des traditions liturgiques dans leur diocèse.
L’arrivée de la Fraternité Saint-Pie X
Face à cette situation, la Fraternité Saint-Pie X a annoncé, dans son bulletin Le Phare breton (n°32, Novembre-Décembre 2024), qu’elle allait reprendre le service pastoral à Quimper, mais avec une première messe célébrée une fois par mois. En cas de difficultés pour trouver un lieu approprié, la Fraternité a indiqué que la messe serait célébrée à Lannedern, un village situé à environ 45 kilomètres au nord de Quimper.
« Malgré ma réponse, j’ai reçu au mois de mars un nouveau signal de détresse et d’appel au secours d’une délégation de fidèles de la Fraternité Saint-Pierre. » Abbé Traoadec de la Fraternité Saint Pie X ( extrait d’une interview dans le Phare Breton – novembre 2024 )
Cette décision marque un tournant important pour les catholiques attachés à la messe traditionnelle dans le diocèse, car elle répond à une demande croissante des fidèles, qui ne souhaitent pas voir leur vie spirituelle privée de la liturgie tridentine. L’arrivée de la FSSPX à Quimper pourrait représenter une nouvelle ère pour ces communautés, après la décision difficile du départ de la Fraternité Saint-Pierre.
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Un climat de division et les défis pastoraux
Cependant, l’arrivée de la FSSPX n’est pas sans poser des questions délicates, notamment sur la perception que peuvent avoir les fidèles de la situation. Certains, comme l’indique un lecteur breton, soulignent que l’usage des termes tels que « fidèles de la Fraternité Saint-Pierre » ou « fidèles de la FSSPX » peut être réducteur, et ne devrait pas masquer la réalité plus large des liens des catholiques avec l’Église catholique dans son ensemble.
L’implantation de la Fraternité Saint-Pie X à Quimper est également perçue par certains comme une réponse aux difficultés créées par l’évêque de Quimper et à la crise des vocations au sein du diocèse. Elle soulève également des interrogations sur la possibilité d’un dialogue plus large avec l’évêché, alors que l’Église semble de plus en plus divisée sur la question de la liturgie traditionnelle.
La suite de l’histoire : quelle solution pour les fidèles ?
Pour l’instant, la Fraternité Saint-Pie X a déclaré vouloir répondre aux attentes des fidèles quimpérois en célébrant des messes mensuelles. Cependant, cette solution n’est sans doute qu’une première étape et des interrogations demeurent sur la suite des événements. Si la Fraternité trouve une installation stable à Quimper, cela pourrait marquer un tournant pour les communautés catholiques attachées à la forme extraordinaire du rite romain dans cette région.
Il faudra attendre de voir si d’autres changements interviendront dans les mois à venir, et si un dialogue plus constructif pourra émerger entre la Fraternité Saint-Pie X, les autres communautés de fidèles et l’évêché, ou si la division continuera de croître. Ce qui est certain, c’est que le départ de la Fraternité Saint-Pierre et l’arrivée de la Fraternité Saint-Pie X à Quimper marquent une étape importante dans l’histoire spirituelle du diocèse.
