La décision de l’évêque de mettre fin à la convention avec la Fraternité Saint Pierre a provoqué un véritable choc au sein du diocèse, perturbant profondément les fidèles attachés à la messe selon le Missel de 1962. Dans une lettre diffusée le 10 août dernier, l’évêque donne une explication de cette décision « controversée ».
Dès le début de son message, Monseigneur Dognin exprime sa compréhension de la douleur ressentie par la communauté, reconnaissant que l’annonce avant Noël a ajouté au choc. Il explique que la décision n’a pas été prise à la légère, mais résulte d’une longue réflexion sur les difficultés rencontrées au cours des huit dernières années.
En 2016, la venue des prêtres de la Fraternité Saint Pierre avait été motivée par une demande croissante des fidèles désirant une célébration plus accessible de la messe traditionnelle. Cependant, Monseigneur Dognin affirme que,au fil du temps, ces prêtres ont formé des communautés qui ont été parfois perçues comme des entités parallèles aux paroisses existantes, entraînant des tensions…
« Or les prêtres de la FSSP ont très vite formé des communautés qui pouvaient s’apparenter à ce
qu’on appelle dans le droit de l’Église des « paroisses personnelles » avec toutes les activités
afférentes, ce que le motu proprio de Benoît XVI ne prévoyait pas et qui n’était pas non plus
dans mon intention, même si la convention évoquait des activités mais bien sous la
responsabilité du curé«
L’évêque précise : « Je ne mets pas en cause la qualité de la pastorale… mais le fait que cette pastorale se situait en parallèle des activités pastorales proposées par la paroisse… ce qui a provoqué inévitablement des tensions. » Cette situation a été exacerbée par des critiques externes et des divisions croissantes au sein du diocèse, culminant avec un article jugé controversé de Paix Liturgique en décembre 2023.
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Pour remédier à ces difficultés, l’évêque a décidé de mettre un terme à la convention tout en veillant à une transition en douceur. À partir du 1er septembre, les messes dominicales seront célébrées selon l’ancien missel tout en intégrant les activités pastorales au sein des paroisses. Les fidèles seront également invités à participer aux messes selon le missel actuel pour maintenir l’unité liturgique.
Monseigneur Laurent Dognin appelle donc à accueillir les nouveaux prêtres avec bienveillance et insiste sur le fait que la prière et la communion sont essentielles pour surmonter cette période de transition. Il conclut sa lettre par une exhortation à confier les défis du diocèse à la prière collective, en mettant l’accent sur l’unité et l’harmonie au sein de l’Église.
Intégralité de la lettre de Monseigneur Dognin