Joseph Picot de Limoëlan a vécu une vie extraordinaire marquée par des événements dramatiques et une transformation spirituelle profonde. Né à Nantes le 4 novembre 1768, il était le fils de Michel Alain Picot, seigneur de Limoëlan, et le neveu du jésuite Pierre-Joseph de Clorivière, ce qui influença son éducation dans un environnement royaliste et catholique.
Sa vie prit un tournant décisif lorsqu’il participa à l’attentat manqué de la rue Saint-Nicaise contre Napoléon Bonaparte en 1800, dirigé par Georges Cadoudal. Chargé de surveiller l’arrivée du Premier consul, cet attentat tragique, bien que manqué, coûta la vie à plusieurs innocents. Ce moment fut profondément troublant pour Limoëlan, rempli de remords pour son implication. Cela marqua un point de rupture dans sa vie.
Après cet événement, il abandonna la lutte politique et quitta la France pour l’Amérique. Sous la protection de Monseigneur Carroll, il entreprit une transformation spirituelle remarquable. En 1812, il fut ordonné prêtre et devint aumônier au couvent de la Visitation à Georgetown. Là, il révéla un talent pour le travail de bâtisseur.
Limoëlan, décrit comme plus intellectuel que militaire malgré ses activités passées, était déjà familiarisé avec les livres de dévotion avant sa conversion. Son engagement dans l’attentat de Noël, un acte qui allait à l’encontre de son sens moral profond, souligne les conflits internes qu’il a dû affronter.
Chaque année, avant Noël, il se retirait dans sa chapelle pour prier et demander pardon à Dieu pour son passé. Sa vie postérieure à sa conversion illustre le pouvoir de la rédemption et de la foi en action, montrant comment une personne peut transformer son destin malgré des débuts marqués par des choix controversés et des événements tragiques.
Joseph Picot de Limoëlan décéda à Charleston, aux États-Unis, le 29 septembre 1826, laissant derrière lui un héritage marqué par une repentance sincère et une profonde piété.
