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La Présentation du Seigneur au Temple

La Présentation du Seigneur au Temple par Arent de Gelder
La Présentation du Seigneur au Temple par Arent de Gelder
"Maintenant, Seigneur, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix selon ta parole. Car mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé à la face de tous les peuples : lumière pour éclairer les nations et gloire d’Israël, ton peuple."

Dès le IVe siècle, l’Église de Jérusalem célébrait la Présentation de Jésus au Temple, un événement décisif dans l’accomplissement de la Loi et la révélation du Messie. Ce mystère s’inscrit dans l’histoire du salut, lorsque Marie et Joseph, quarante jours après la naissance de leur enfant, l’offrent au Seigneur, selon la prescription mosaïque. Pourtant, cet acte dépasse le simple respect de la Loi : il manifeste la mission rédemptrice du Christ, véritable Lumière du monde.

La rencontre avec Syméon et Anne, prophète et prophétesse vivant dans l’attente du Messie, est au cœur de cette célébration. Inspiré par l’Esprit Saint, Syméon reconnaît en cet enfant la Lumière pour éclairer les nations et la gloire d’Israël. Son cantique, le Nunc Dimittis, est devenu l’une des prières les plus profondes de la liturgie :

« Maintenant, Seigneur, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix selon ta parole. Car mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé à la face de tous les peuples : lumière pour éclairer les nations et gloire d’Israël, ton peuple. » (Lc 2, 29-32)

Mais la révélation s’accompagne aussi d’un mystère de souffrance. Syméon annonce à Marie que son Fils sera « un signe de contradiction » et qu’un glaive transpercera son âme (Lc 2, 34-35). Dès sa présentation, Jésus est désigné comme le Serviteur souffrant, celui qui sera rejeté et livré à la mort pour le salut du monde.

La Présentation du Seigneur s’est développée progressivement dans la liturgie de l’Église. Introduite à Rome au VIIe siècle, elle s’accompagne d’une procession aux cierges – pratique qui donnera naissance à la Chandeleur. L’usage de la lumière souligne la vérité du message de Syméon : le Christ est la Lumière qui dissipe les ténèbres du monde. La bénédiction des cierges, instituée au Xe siècle, renforce cette dimension symbolique.

Dans l’ancienne Gaule, la fête prenait une dimension mariale, en lien avec la « Purification » de la Vierge, conformément à la Loi juive qui demandait aux mères de se présenter au Temple quarante jours après leur accouchement. C’est ainsi que la Présentation de Jésus est restée attachée au cycle de Noël, tout en annonçant déjà le mystère pascal.

Célébrée le 2 février dans l’Église latine, la Présentation est aussi une fête majeure dans l’orthodoxie, où elle porte le nom d’Hypapante, « Rencontre ». Ce terme exprime à la fois la rencontre du Christ avec Syméon et Anne, mais aussi celle de Dieu avec l’humanité. L’Église melkite catholique, présente au Liban et en Syrie, perpétue cette solennité avec ferveur, certains la célébrant même le 3 février.

La Présentation du Seigneur nous rappelle l’importance d’accueillir le Christ comme Lumière de nos vies. L’offrande de Jésus au Temple nous invite à nous abandonner avec confiance à la volonté de Dieu. Comme Syméon, nous sommes appelés à reconnaître en Lui le salut et à nous laisser éclairer par sa présence.

Dans cet esprit d’abandon et de docilité, nous pouvons reprendre les paroles du Père Libermann :

« O divin Esprit, je veux être devant vous comme une plume légère, afin que votre souffle m’emporte où il veut et que je n’y apporte jamais la moindre résistance. »

Que cette fête de la Présentation de Jésus au Temple renouvelle en nous l’espérance et la lumière du Christ, afin que nous devenions, à notre tour, des témoins fidèles de sa vérité et de son amour.

Avec Nominis

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