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« La prière a été une source de salut » : un prêtre catholique prisonnier en Ukraine témoigne

Le Père Bohdan Heleta - Ukrainian Greek Catholic Church
Le Père Bohdan Heleta - Ukrainian Greek Catholic Church
Le Père Bohdan Heleta a passé au total un an et sept mois dans différents camps russes.

Le prêtre catholique Bohdan Heleta, qui a été capturé en Ukraine et détenu par les forces d’occupation russes sur la rive nord de la mer d’Azov depuis novembre 2022, a récemment partagé son témoignage sur les mauvais traitements et la torture qu’il a subis durant sa captivité. Libéré le 28 juin dernier, le prêtre grec-catholique ukrainien a passé cinq mois en isolement et affirme que la prière, tant la sienne que celle des personnes qui ont prié pour lui, a été sa source de salut.

Membre de la congrégation des Rédemptoristes, le Père Heleta a passé au total un an et sept mois dans différents camps russes. Il a été arrêté dans son église à Berdyansk par des soldats, qui l’ont ensuite accusé de terrorisme et de possession d’armes dans les médias russes. Pendant sa détention, il a été soumis à des tortures psychologiques, notamment par le biais de la diffusion incessante de chants soviétiques. Il a également rapporté que d’autres prisonniers étaient victimes de chocs électriques ou contraints d’apprendre l’hymne national russe sous peine de sanctions.

Une Bible russe

Après son arrestation, le Père Heleta a été transféré dans d’autres camps, où lui et un autre prêtre, Ivan Levytsky, ont été privés de la possibilité de célébrer la Divine liturgie. Dans un entretien avec une chaîne de télévision catholique, il a expliqué que leur appartenance à l’Église grecque-catholique en union avec Rome leur avait valu un traitement défavorable de la part des soldats russes, qui les considéraient comme des membres d’une « secte » séparée de l’orthodoxie.

Malgré ces conditions difficiles, les deux prêtres ont eu la chance de posséder une Bible russe, qu’ils lisaient lors de réunions discrètes pour la prière du matin, leur permettant ainsi de donner des conseils spirituels et de pratiquer des confessions. Dans les moments les plus pénibles, le Père Heleta confie avoir puisé sa force dans le Christ .« Je me souvenais de Jésus-Christ, de sa croix, de sa souffrance et une grâce, m’envahissait, me permettant de souffrir avec Lui ».

« Tournez-vous vers Dieu »

Le Père Heleta, qui ne s’attendait pas à être libéré, a été « échangé » par surprise lors d’un échange de prisonniers avec l’Ukraine. Il déclare que sa foi l’a aidé à surmonter cette épreuve, surtout lors des moments d’incertitude, tels que les déplacements, les interrogatoires et la torture psychologique, où sa prière devenait « plus urgente ». Enfermé seul pendant cinq mois, il a déclaré avoir compris ce que signifiait se trouver « aux marges de la vie » et pourquoi des gens pouvaient sombrer dans la folie ou recourir au suicide.

Concernant sa liberté retrouvée, le Père Heleta a déclaré qu’elle consistait notamment à « continuer à prier et à servir, à aider les personnes touchées par la guerre ». Le prêtre ukrainien s’est enfin adressé aux familles ayant des proches en captivité : « Ne perdez pas espoir, priez, tournez-vous vers Dieu et tout ira bien. Le Seigneur Dieu, même à travers ces souffrances, conduit chacun vers Lui ».

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