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La proposition de négociation « au Vatican » de Léon XIV rejetée par Moscou

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Malgré le soutien de plusieurs dirigeants occidentaux à l’initiative de paix du pape Léon XIV, la Russie a rejeté l’idée de négocier au Vatican

L’initiative diplomatique du pape Léon XIV visant à accueillir des négociations entre l’Ukraine et la Russie au Vatican n’a pas convaincu Moscou. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a sèchement écarté cette possibilité, qualifiant le scénario d’« irréaliste ». Il a déclaré que « ce n’est pas élégant que deux pays orthodoxes débattent dans un cadre catholique des causes fondamentales du conflit ».Parmi les griefs avancés par Lavrov figure la dénonciation de ce qu’il considère comme « un processus de destruction de l’Église orthodoxe ukrainienne » par les autorités de Kiev. Selon lui, dans ce contexte, « il ne serait pas facile pour le Vatican lui-même de recevoir des délégations de deux pays orthodoxes ».

Ce rejet fait contraste avec les réactions favorables suscitées par la proposition pontificale. Le pape Léon XIV avait déclaré devant les représentants des Églises d’Orient : « Le Saint-Siège est disponible pour que les ennemis se rencontrent et se regardent dans les yeux. » Et de souligner : « Ceux qui sèment la paix passeront à la postérité, pas ceux qui font des victimes. »

Cette démarche avait été saluée par plusieurs dirigeants occidentaux, notamment Donald Trump, Volodymyr Zelensky, Emmanuel Macron, Giorgia Meloni, Friedrich Merz et Ursula von der Leyen. Tous avaient jugé l’offre du Vatican « positivement », dans l’espoir d’un cessez-le-feu suivi de pourparlers sérieux.Le secrétaire d’État du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin, a confirmé que « l’offre reste valable », bien qu’aucune réponse formelle n’ait été reçue à ce jour. « Le Saint-Père a exprimé sa disponibilité à faciliter le dialogue entre les parties, mais je n’ai reçu aucun retour en ce sens », a-t-il précisé.

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En parallèle, l’Ukraine poursuit ses efforts diplomatiques. Le chef du bureau présidentiel ukrainien, Andriy Yermak, a annoncé que « la Suisse a confirmé sa disponibilité à accueillir de futurs pourparlers », après une rencontre avec le conseiller à la sécurité nationale suisse, Gabriel Lüchinger.Sur le terrain, les tensions restent vives. La Russie a tiré deux missiles balistiques sur le port d’Odessa, tuant un travailleur et en blessant huit autres. L’armée ukrainienne fait état de 658 frappes sur la région de Zaporijia en une seule journée, tandis que Moscou affirme avoir été la cible de 92 drones ukrainiens dans la nuit.

Un point de lumière cependant : un vaste échange de prisonniers a été entamé, avec 1 000 personnes de chaque côté concernées. Le président Zelensky a salué la première phase de l’opération, qui a permis de rapatrier 390 Ukrainiens, tandis que Moscou évoque 270 soldats russes et 120 civils récupérés.Enfin, un enjeu plus discret mais crucial se dessine : le possible rétablissement d’un lien diplomatique entre le Saint-Siège et le Patriarcat de Moscou. L’élection de Léon XIV pourrait rouvrir une brèche pour le dialogue, après la rupture causée par la guerre. Une mission délicate mais capitale, tant pour la paix que pour l’unité chrétienne.

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