À l’occasion du Match du cœur 2025, organisé au bénéfice du projet Accueil de l’hôpital pédiatrique de l’Enfant Jésus, le pape Léon XIV a adressé un message fort à tous les participants, joueurs, spectateurs, donateurs, appelant chacun à faire de cette initiative un véritable témoignage d’humanité. Le projet, soutenu par la Caritas italienne, vise à accueillir les familles d’enfants hospitalisés de longue durée, venues d’Italie ou de zones de guerre.
Dans son message, le Saint-Père a médité sur le sens des mots match et cœur, soulignant que cette rencontre sportive va bien au-delà du jeu, elle est un lieu de rencontre réelle, même entre adversaires, pour servir une cause commune. Il a évoqué la trêve de Noël de 1914, ce moment de fraternité inattendu entre soldats ennemis, pour rappeler que « rencontrer l’autre est toujours possible, même en temps de guerre ».Le pape a également mis en lumière la responsabilité des médias, et en particulier de la télévision, qui peut devenir un instrument de paix : « La télévision, quand elle est communion de regards, peut nous faire redécouvrir comment regarder les uns les autres. Avec amour plutôt qu’avec haine. »
Enfin, le Souverain Pontife a souligné la dimension symbolique de cette édition, réunissant des équipes de politiques et de chanteurs. La politique, a-t-il affirmé, peut unir si elle dépasse la logique de la propagande pour rechercher le bien commun. Quant à la musique, elle accompagne nos souvenirs depuis l’enfance, cette même enfance que cette initiative veut protéger et soutenir : « Les enfants ont la pureté du cœur qui leur permet de voir Dieu. »
Voici l’intégralité du message du pape Léon XIV en français :
« Chers amis qui jouez ou assistez au Match du cœur,
votre rencontre m’inspire quelques réflexions, à partir des mots qui la désignent, match et cœur.
Match signifie ici rencontre. Une rencontre où même les adversaires trouvent une cause qui les unit, cette année, en particulier, celle des enfants qui demandent de l’aide, des enfants qui arrivent en Italie depuis des zones de guerre, et auxquels un projet de l’hôpital et de la fondation de l’Enfant Jésus, avec la Caritas italienne, offre un accueil. Il semble de plus en plus difficile, presque impossible, de trouver des espaces d’écoute pour ces choses-là.
Mais une autre partie me vient à l’esprit, celle racontée dans un film, Joyeux Noël, et dans une chanson de Paul McCartney, jouée le 25 décembre 1914 par des soldats, allemands, français et anglais, lors de la fameuse trêve de Noël, près de la ville d’Ypres, en Belgique.Il est encore possible, il est toujours possible, de se rencontrer, même en un temps de divisions, de bombes et de guerres. Il est nécessaire de créer les occasions de le faire. Défier les divisions et reconnaître que c’est là le plus grand défi, se rencontrer. Contribuer ensemble à une bonne cause. Ramener à l’unité les cœurs brisés, les nôtres et ceux des autres. Reconnaître que dans le cœur de Dieu, nous ne faisons qu’un. Et que le cœur est le lieu de la rencontre avec Dieu et avec les autres.
Match et cœur deviennent alors deux mots à conjuguer ensemble. Et c’est beau que cela se fasse dans un évènement caritatif à la fois sportif et télévisé, et qui recueille des fonds pour la vie, pour le soin, non pour la destruction et la mort.
Le sport, lorsqu’il est vécu sainement, aussi bien par ceux qui le pratiquent que par ceux qui l’encouragent, a cela de grand qu’il transfigure l’affrontement en rencontre, la division en inclusion, les solitudes en communauté. Et la télévision, quand elle n’est pas seulement connexion mais communion de regards, peut nous faire redécouvrir comment regarder les uns les autres, avec amour plutôt qu’avec haine.Il est également significatif qu’aujourd’hui jouent deux équipes, l’une de politiques et l’autre de chanteurs. Cela nous dit que la politique peut unir au lieu de diviser, si elle ne se contente pas de la propagande qui se nourrit de la fabrication d’ennemis, mais s’applique à l’art difficile et nécessaire du dialogue, qui recherche le bien commun. Et cela nous rappelle aussi combien la musique enrichit nos paroles et nos souvenirs, depuis que, enfants, nous avons commencé à parler et à nous souvenir.
Les enfants, auxquels est dédié votre évènement, savent ces choses-là. Ils ont la pureté du cœur qui leur permet de voir Dieu.
Je souhaite à chacun de vous, ainsi qu’à tous ceux qui seront unis par cet évènement et soutiendront le projet qu’il porte, de regarder les enfants dans les yeux et d’apprendre d’eux, de retrouver le courage de l’accueil et d’être des hommes et des femmes de la rencontre, et la force de croire et de demander qu’advienne une trêve, un temps qui arrête la course folle de la haine.
C’est notre humanité qui est en jeu.
Que ce match qui parle de paix marque un point en sa faveur. »
Message vidéo du pape Léon XIV pour le Match du cœur 2025