Depuis 2000 ans

La triste liste des scandales de l’église de France

Ils savaient , ils n’ont rien dit …

1) PIERRE PICAN, décédé, condamné en 2001 (trois mois de prison avec sursis) pour ne pas avoir dénoncé l’abbé René Bissey qui avait agressé sexuellement des enfants entre 1987 et 1996. Ce prêtre a été condamné en 2000 à 18 ans de prison.

2) ANDRÉ FORT, 87 ans, ancien évêque d’Orléans, condamné en 2018 (huit mois de prison avec sursis) pour n’avoir pas dénoncé à la justice de l’abbé Pierre de Castelet accusé d’agressions sexuelles sur mineur en 1993, mais cette affaire fut classée en raison du délai de prescription. Trois victimes portent alors plainte contre Mgr Fort en 2016 ce qui conduit l’évêque à être condamné en 2018.

3) PHILIPPE BARBARIN, 72 ans, ancien archevêque de Lyon, relaxé en 2020 de l’accusation de «non-dénonciation d’agressions sexuelles sur mineurs» et «non-assistance à personnes en danger» relativement à l’affaire du Père Bernard Preynat, 77 ans. Ce dernier a abusé d’une vingtaine de jeunes au moins entre 1972 et 1991. Il a été condamné à cinq ans de prison ferme en 2020.

Ils ont fauté…

4) JEAN-PIERRE GRALLET, 81 ans, ancien archevêque émérite de Strasbourg, a reconnu le 16 novembre des «faits graves à l’encontre d’une jeune femme majeure au moment de ces faits, et qui remontent à l’automne 1985 alors qu’il était prêtre», selon son successeur Mgr Ravel. «À la fin des années 1980, alors que j’étais religieux franciscain, j’ai eu des gestes déplacés envers une jeune femme majeure, comportement que je regrette profondément», a écrit Mgr Grallet.

5) JEAN-PIERRE RICARD, 78 ans, cardinal, ancien archevêque de Bordeaux, ancien président de la conférence des évêques, a reconnu par courrier rendu public le 7 novembre 2022, une conduite «répréhensible» sur une mineure : «Il y a 35 ans, alors que j’étais curé, je me suis conduit de façon répréhensible avec une jeune fille de 14 ans», a-t-il écrit. Il s’est mis à la disposition de la justice civile et canonique.

6) MICHEL SANTIER, 75 ans, ancien évêque de Créteil, dont on apprit le 13 octobre 2022, par l’hebdomadaire Famille-Chrétienne, qu’il n’avait pas démissionné le 6 juin 2020 pour «raison de santé» – selon la version officielle – mais parce que deux plaignants – puis trois autres depuis – l’ont accusé, en 2019, d’avoir pratiqué des «strip-confessions» quand il était prêtre… C’était dans les années 90. Ce prêtre demandait au pénitent de se déshabiller progressivement pendant la confession. Ce qu’il a reconnu dans la lettre de démission adressée au Pape courant 2020 et effective le 9 janvier 2021.

Mais qui n’avait jamais été dit publiquement par l’Église, sinon, après et sous la pression de la révélation en octobre 2022. C’est l’autre dimension de l’affaire Santier, le scandale dans le scandale, couvert par la direction de l’épiscopat.

Voici par exemple ce que Mgr Santier écrivait aux catholiques de son diocèse le 6 juin 2020 pour expliquer son départ : «J’étais habitué au grand air de la Normandie et de la Vendée ; l’air pollué de la région parisienne ne me convient pas, cela a conduit à des difficultés pulmonaires et les médecins ont diagnostiqué de l’asthme qui a entraîné aussi l’apnée du sommeil.
Voyant que je n’aurai pas les forces physiques pour poursuivre mon ministère parmi vous jusqu’à 75 ans et ayant traversé d’autres difficultés, en fin d’année 2019 après avoir réfléchi, prié et pris conseil, j’ai écrit au Pape François pour lui remettre ma charge d’évêque de Créteil. Il m’a répondu favorablement et a accepté ma démission. Le nonce Apostolique, Monseigneur Celestino Migliore, dans une rencontre après ma sortie de l’hôpital, m’a transmis la décision du Saint-Père et m’a accueilli chaleureusement. Il m’a demandé de m’adresser directement ainsi à vous.»

L’évêque comme pour donner plus de poids, ajoute relativement à l’hospitalisation pour Covid 19 qu’il venait de subir : «L’épreuve que je viens de traverser n’a pas arrangé les choses. Je me remets bien mais la fatigue subsiste.»

À l’époque, l’incise «et ayant traversé d’autres difficultés», avait été remarquée mais personne n’avait creusé.

7) JEAN-MICHEL DI FALCO, 81 ans, ancien évêque de Gap. Le 7 juillet 2022, la Cour de cassation a publié un arrêté annulant un jugement de la cour d’appel de Paris. Cette dernière avait considéré en 2018 que les faits reprochés au Père di Falco par une plainte au pénal déposée en 2001 par un de ses anciens élèves étaient prescrits. Elle avait donc déclaré un non-lieu. En 2022 la cour de cassation permet de relancer cette procédure au civil. L’accusateur de Mgr Di Falco, affirme que ce prêtre qui était alors directeur du petit collège Saint Thomas d’Aquin dans le 7e arrondissement à Paris, l’aurait «agressé sexuellement» dans les années 70 et «violé» à plusieurs reprises. Le jeune avait alors entre 12 et 15 ans. Son identité n’est pas connue. Son nom d’emprunt est «Marc». Il est défendu par Maître Jean-Baptiste Moquet, avocat au barreau de Paris. En 2002, une autre plainte pour le même type d’agression, provenant d’un autre homme également ancien élève mais au collège Bossuet, où le Père Di Falco a aussi été aumônier, est également classée sans suite, non sur le fond, mais pour prescription (la prescription signifie que le délai légal pour signaler ou porter plainte a été dépassé). Des accusations que le père Di Falco, devenu évêque auxiliaire de Paris du cardinal Lustiger, en 1997, puis évêque de Gap en 2003 a toujours niées déposant plainte contre X pour dénonciation calomnieuse. Il est toutefois débouté sur ce point en 2004 car il s’est refusé à la confrontation avec ses accusateurs.

8) EMMANUEL LAFONT, 77 ans, ancien évêque de Cayenne, est sous le coup d’une enquête civile et d’une enquête canonique, à la suite d’une plainte déposée le 18 mars 2021 pour «abus de faiblesse» par un demandeur d’asile haïtien, un certain José, 27 ans. Le procureur de la République de Cayenne a précisé que l’enquête préliminaire visait une «traite d’être humain aggravée», une «aide au séjour irrégulier» et un «abus de confiance aggravé». Mgr Lafont avait lui-même porté plainte en octobre 2020 contre ce jeune qu’il hébergeait pour «faits de violence». Mais le réfugié en question l’accuse d’avoir voulu lui imposer des «relations homosexuelles» ce que nie formellement Mgr Lafont : «C’est faux, tout simplement faux. Je n’ai eu aucune relation sexuelle en échange de quoi que ce soit», a-t-il confié à La Croix . Mais en 2008, Mgr Lafont avait déjà été mis en question par cinq prêtres du diocèse qui dénonçaient ses mœurs financières et sexuelles. Ce qui lui avait valu une visite canonique commanditée par Rome.

9) HERVÉ GASCHIGNARD, 63 ans, démis de sa charge d’évêque d’Aire et Dax, par le pape François le 6 avril 2017, il avait 57 ans. Le communiqué de l’épiscopat, signé ce 6 avril 2017 par Mgr Georges Pontier, alors président des évêques, avait évoqué des «rumeurs» qui «persistaient sur des attitudes pastorales inappropriées de l’évêque», ce qui rendait «difficile le gouvernement du diocèse». On lui reprochait une trop grande «proximité physique» avec des jeunes lors d’activités pastorales. L’affaire fut finalement classée sans suite le 27 juin 2017 par le parquet de Dax, qui confirmait l’existence de «gestes» ou de «paroles déplacées» de l’évêque tout en considérant qu’elles ne relevaient pas d’une «qualification pénale». Ce fut un non-lieu. En 2011, alors que Mgr Gaschignard, était évêque auxiliaire de Toulouse, des faits similaires lui avaient été reprochés par quatre familles dont des parents étaient encadrants d’un pèlerinage en VTT. Sans porter plainte, ils avaient écrit à l’évêque de Toulouse pour signaler ce même type de «proximité» physique avec des jeunes adolescents. Mgr Le Gall fit également un signalement au procureur de la République de Toulouse qui dépêcha une enquête par le SRPJ. La police considéra que ces faits n’entrent pas dans un cadre pénal. En décembre 2011, cette affaire fut aussi classée sans suite par le parquet de Toulouse. Le 24 janvier 2012, il était nommé évêque de Dax par Benoît XVI.

Source LE FIGARO .

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