Marie vient de recevoir l’annonce de l’ange : elle portera le Fils du Très-Haut. Mais à qui confier un tel secret ? Joseph ne peut encore comprendre. Alors Marie, Mère du Verbe fait chair, se lève et part « avec empressement » vers la maison de sa cousine Élisabeth. Une hâte qui n’est pas précipitation, mais réponse d’amour, portée par la joie de l’Esprit.
La rencontre est sobre et pourtant bouleversante. « L’enfant tressaillit en elle » (Lc 1, 41), rapporte saint Luc. Jean-Baptiste exulte déjà à la venue du Messie. Et Élisabeth, remplie de l’Esprit Saint, reconnaît l’invisible : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. » Ainsi le Précurseur est sanctifié avant même de naître, selon la tradition de l’Église.
C’est dans ce moment de grâce que jaillit l’un des plus beaux chants de toute l’Écriture : le Magnificat. Marie, humble servante du Seigneur, rend gloire à Dieu. « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur. » Ce cantique de louange, chanté chaque soir dans l’office des vêpres, traverse les siècles comme un témoignage de l’espérance chrétienne.La fête de la Visitation, insérée dans le calendrier liturgique à la fin du mois de Marie, est une invitation à la joie, à l’accueil, à la reconnaissance mutuelle des merveilles de Dieu. C’est la fête d’un mystère profondément humain et profondément divin, celui de la rencontre dans la foi, où deux femmes s’embrassent et où deux enfants se reconnaissent. Une scène de tendresse et de lumière, que les icônes orientales ne cessent de représenter : deux mères, deux enfants, un seul Esprit.
En cette fête mariale, l’Église contemple le modèle de la charité active de Marie et nous invite à la suivre sur le chemin de la visitation : aller vers l’autre, porter le Christ, et exulter de l’Esprit Saint.
Avec Nominis