L’exposition « Apocalypse : Hier et Demain », qui débute ce mardi 4 février 2025 ( jusqu’au 8 juin 2025) à la Bibliothèque nationale de France, offre une immersion dans les visions apocalyptiques de Jean de Patmos, le dernier livre du Nouveau Testament, connu sous le nom de Livre de l’Apocalypse ou Révélation de Jésus-Christ (Apocalypse 1:1). Ce livre, écrit dans un langage symbolique et prophétique, a traversé les siècles, influençant la culture occidentale et inspirant de multiples artistes, de Dürer à William Blake. Si l’Apocalypse est souvent perçue comme un texte de destruction, l’exposition nous rappelle que son sens profond est celui d’une révélation, un dévoilement divin qui porte en lui l’espérance du salut et la promesse d’un nouveau monde.
Le mot apocalypse vient du grec ancien ἀποκάλυψις (apokálypsis), signifiant « révélation » ou « dévoilement ». Dans sa signification originale, ce terme évoque non pas la fin tragique de l’humanité, mais la manifestation ultime de la gloire de Dieu et la rédemption du monde. Comme l’explique l’Apocalypse, la fin de ce monde sera suivie de la venue d’un nouveau ciel et d’une nouvelle terre, où Dieu vivra parmi son peuple dans une paix éternelle (Apocalypse 21:1-4). Cette vision de la Jérusalem céleste est au cœur de l’exposition, qui invite les visiteurs à comprendre que l’Apocalypse, loin d’être un simple cataclysme, ouvre aussi la voie à la promesse d’un monde renouvelé.
L’Apocalypse de Jean (ou Révélation), écrit probablement vers la fin du Ier siècle après J.-C., contient des visions prophétiques sur la fin des temps et le Jugement Dernier. Ce livre est l’aboutissement de la littérature apocalyptique, un genre littéraire ancien qui a pris forme dès l’époque de l’exil à Babylone, au VIe siècle av. J.-C. La littérature apocalyptique se distingue par l’utilisation de symboles, d’allégories et d’images puissantes, représentant la lutte entre les forces divines et les forces du mal. Le texte invite à une réflexion profonde sur le sort des hommes et sur l’intervention de Dieu dans l’histoire humaine. Il parle d’un « jugement des vivants et des morts », mais aussi de l’espérance chrétienne d’une vie nouvelle, libérée du péché et de la souffrance.
L’exposition ne se contente pas d’explorer cette vision cataclysmique ; elle propose également une réflexion sur le Jour d’après, celui qui suit le Jugement Dernier, lorsque Dieu instaurera son Royaume de justice et de paix. Comme le souligne Apocalypse 20:11-14 : « Je vis un grand trône blanc et celui qui y était assis… Les morts furent jugés selon leurs œuvres, d’après ce qui était écrit dans les livres. » Cette vision du Jugement est l’occasion pour les chrétiens de prendre conscience de l’importance de leurs actions et de leur foi, car ce jugement sera celui de la justice divine, récompensant les justes et punissant les injustes.
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Ce n’est pas seulement une fin, mais un commencement : le commencement du Royaume de Dieu. Après le jugement, les justes, ceux qui auront suivi la voie du Christ, recevront la béatitude éternelle, loin de la souffrance et du mal. « Voici, je fais toutes choses nouvelles » (Apocalypse 21:5) nous rappelle Saint Jean. Ainsi, l’exposition propose une certaine vision de l’Apocalypse, où la vision du Jugement Dernier est intimement liée à l’espérance du Paradis et de la Jérusalem céleste, qui est la véritable récompense pour ceux qui auront persévéré dans la foi.
L’exposition « Apocalypse : Hier et Demain » met donc en lumière non seulement les images de destruction, mais aussi le message chrétien d’espoir, de rédemption et de victoire sur le mal. Le texte de l’Apocalypse, tout en présentant la colère divine, annonce surtout un monde nouveau, une nouvelle création, où la souffrance n’aura plus sa place. Cette réconciliation finale avec Dieu est l’essence de l’Apocalypse, une révélation de la gloire divine et de la promesse d’une vie éternelle dans la Jérusalem céleste, où les élus vivront en harmonie avec Dieu pour l’éternité.