À la demande de la Justice, la ville a été appelée à retirer la statue de l’archange, mais elle a réussi à trouver un moyen pour préserver la visibilité de ce symbole emblématique.
Dans un coup de théâtre audacieux, une bataille de convictions a trouvé son épilogue aux Sables-d’Olonne. L’année 2019 a vu naître une querelle délicate entre la Fédération de Vendée de la Libre-Pensée et les autorités locales concernant la statue de l’Archange Saint-Michel érigée devant l’église éponyme. Accusée d’enfreindre la loi de 1905 sur la séparation de l’Église et de l’État, cette représentation religieuse était sur le point de disparaître du paysage.
Cependant, après des mois de débats enflammés et de procédures judiciaires, une solution surprenante a été dévoilée au grand jour. Lundi dernier, sous le regard attentif du curé-doyen et du maire des Sables-d’Olonne, une décision a été annoncée pour mettre un terme définitif à la polémique qui secouait la ville. La statue profondément ancrée dans la culture locale, sera bel et bien préservée.
Le déplacement de quelques mètres aura des répercussions qui vont bien au-delà de la distance parcourue. L’Archange Saint-Michel abandonnera son perchoir initial pour rejoindre une parcelle privée, tout en restant à portée de regard depuis le parvis de l’église.
La ténacité du conseil municipal s’est manifestée dans une décision prise à l’unanimité, marquée par la vente d’une bande de terre au diocèse de Luçon. Cette transaction, d’un montant symbolique de 3000€, vise à aménager une rampe d’accès conforme aux normes pour les personnes à mobilité réduite.
La parcimonie de la démarche n’occulte pas sa portée symbolique. Une fois propriétaire de cette nouvelle portion de terre, la paroisse a gracieusement ouvert ses bras à la statue, offrant un nouveau socle pour accueillir l’Archange. Cette décision fait entrer la sculpture dans l’intimité du privé tout en maintenant sa visibilité publique. L’abbé Antoine Nouwavi a pris soin de souligner l’harmonie entre l’engagement en faveur de la mobilité réduite et la préservation de l’héritage culturel.
Le calendrier de ce combat gagné est marqué par une échéance : le 29 septembre, jour de la fête des saints archanges. Les porteurs du projet aspirent à achever les travaux en temps voulu, en préparation pour une nouvelle bénédiction qui cimentera cette nouvelle étape dans la vie de la statue et de la ville.
Cependant, il est à noter que la paroisse ne ménage pas ses efforts pour financer la mise en valeur de ce symbole cher à la communauté, et un appel aux dons a été lancé en ce sens.
Ainsi, dans ce déplacement de quelques mètres, s’inscrit la victoire d’une conciliation audacieuse entre les différentes facettes de la vie locale. Le patrimoine culturel, les convictions religieuses et la nécessité d’accessibilité universelle ont trouvé un terrain d’entente.