Depuis 2000 ans

10 and one 10 us dollar bill
Photo by Jason Leung

L’argent , la propriété privée…Quelles leçons pouvons- nous tirer des paraboles de l’Évangile ?

Réflexion et ouvrage du Pére Sirico.

Dans son dernier ouvrage, “L’Économie des Paraboles”, le père Robert Sirico révèle comment les doctrines chrétiennes embrassent la propriété privée et encouragent la prospérité responsable.

Dans la parabole du semeur, Jésus n’était pas un socialiste avant l’heure ; il n’était pas opposé à la légitimité du prêt et de la dette, et il ne condamnait pas le profit, mais au contraire, il encourageait le commerce. C’est ce que soutient le père Robert Sirico dans son étude fascinante intitulée “L’Économie des Paraboles” (Éditions Cantagalli), qui tisse un récit convaincant et provocateur sur la façon dont l’Évangile non seulement tolère, mais peut en réalité promouvoir le bien-être économique individuel.

Selon le prêtre italo-américain et président émérite de l’Acton Institute, les paraboles de Jésus ne sont pas simplement des récits moraux puisant abondamment dans la vie quotidienne pour éclairer des aspects transcendantaux et eschatologiques, mais elles enseignent des leçons qui impliquent, par exemple, l’existence et la moralité de la propriété privée, ainsi que la façon dont la rareté des biens et la diversité des dons reçus de Dieu signifient que nous ne pouvons pas tous être propriétaires de la même manière.

De nos jours, déplore l’auteur, qui n’a pas l’intention de fonder une pensée économique anachronique de Jésus, cela survit tenacement en grande partie dans le clergé. Non seulement existe une conception statique de l’argent, qui fait de la richesse presque un gâteau à partager également, mais il y a aussi une condamnation parfois voilée du profit en tant que mal moral.

À tort, on pense que la richesse de quelques-uns engendre la pauvreté de beaucoup.

“Combien de fois fait-on appel au christianisme pour nous aider à distribuer plus équitablement les biens du monde ? On pense généralement que le rôle du christianisme est de prendre aux riches pour donner aux pauvres, de confisquer des biens au profit de ceux qui mendient, de prendre de ceux qui ont pour donner à ceux qui n’ont pas”, souligne le père Sirico,

Le prêtre parle à ce sujet d’une “théologie économique à la Robin des Bois”. Et pire encore, les jugements moraux négatifs sur les questions économiques, sur le potentiel moral du libéralisme économique, émis par une partie du clergé, ont dans de nombreux cas sapé le développement spirituel des hommes d’affaires à la base.

Pourtant, la richesse n’est pas condamnée dans les Écritures pour sa simple possession, mais pour la possessivité, cette “avidité de l’argent” que l’apôtre Paul identifie comme “la racine de tous les maux”.

Le père Sirico fait remarquer que lorsque Jésus dit au jeune homme riche (Mt 19,21) de vendre tout ce qu’il avait et de le donner aux pauvres… il lui conseillait en fait de s’engager dans le commerce ! “

Il n’est pas dit de détruire ses biens ou d’abandonner tout ce qu’il possède”, observe le prêtre. “Il lui est dit de vendre tous ses biens, c’est-à-dire de liquider ses possessions”, et ce qui ressort en filigrane comme enseignement, c’est “le bénéfice final pour les nécessiteux, c’est le résultat de ses capacités de gain, et cet acte même d’entrepreneuriat ou d’échange deviendrait la manière de montrer qu’il est fidèle au commandement de Jésus”.

Jésus condamnait les riches pour leur indifférence envers les pauvres. Ceux qui ont du mal à entrer dans le Royaume de Dieu sont ceux qui “mettent leur confiance dans les richesses”, ceux qui ont abandonné l’économie du salut pour suivre l’illusion de la salut dans l’économie.

Dans la parabole du riche insensé (Luc 12,13-21), Jésus aborde un problème dont la solution la plus immédiate aurait été de nature redistributive, “mais il refuse d’offrir toute solution de ce genre”. “La redistribution de la richesse peut entraîner un énorme gaspillage de temps et de ressources”, commente le père Sirico, “car elle ne crée pas de richesse, mais se contente de déplacer la richesse qui a déjà été créée, et peut même entraîner des coûts liés à garantir une répartition équitable des biens”.

“Au lieu d’agrandir le gâteau”, écrit-il, “nous continuons à le couper en tranches, réduisant la portion de certains et élargissant celle d’autres”.

Dans “L’Économie des Paraboles”, il est révélé qu’une gestion adéquate et une connaissance des biens sont essentielles pour prévenir la dégradation économique et environnementale. Le père souligne que le capitalisme responsable et la préservation des institutions de la liberté sont essentiels pour promouvoir une prospérité équitable et durable. Au cœur de l’économie, en effet, dans sa partie la plus profonde et authentique, il n’y a pas l’argent mais l’action humaine, car la façon dont nous répondons aux questions les plus pressantes et cruciales de la vie détermine comment nous travaillons, achetons et vendons.

“L’antidote chrétien aux vices […] ne se trouve pas dans un État omniprésent et redistributif qui aide les gens à se détourner de leur péché en leur confisquant leur argent”, écrit le père Sirico. “On ne combat pas l’avidité, et encore moins on n’atteint la vertu, en appauvrissant les gens ou en leur confisquant leurs richesses, ou en partant du principe que seuls les riches peuvent être avides”.

Il existe manifestement des risques et des tentations sérieuses liées à la richesse et au succès, qui peuvent susciter la cupidité, l’égoïsme et l’orgueil. Cependant, l’objectif du père Sirico est d’aboutir à une définition morale plus équilibrée de l’entrepreneur.

Il est cependant opportun que les leaders spirituels et les institutions considèrent l’entrepreneuriat comme une vocation digne.

Car il y a une dimension spirituelle et sacrée dans les responsabilités, les risques et les tensions, même morales, qui habitent tous ceux qui mettent leurs talents naturels au service de la collectivité à travers les affaires, le commerce et les investissements.

Source nuova bussola

Recevez chaque jour notre newsletter !

Lire aussi :