Le Pape François s’apprête à marquer l’histoire une fois de plus, avec son 43e voyage apostolique prévu du 31 août au 4 septembre 2023. Sa destination : la Mongolie, un pays d’Asie centrale orientale encadré par les géants que sont la Russie et la Chine.
Ce voyage promet de dévoiler une facette inédite des enjeux géopolitiques et religieux de cette région.
Oulan-Bator : Le Point Nodal de la Rencontre Papale
Pendant ces cinq jours inédits, la capitale mongole, Oulan-Bator, accueillera le Pape François et la petite communauté catholique locale. Établie depuis 1992, l’Église catholique compte environ 1500 fidèles au sein d’une population totale de 3,3 millions d’habitants. C’est grâce aux missionnaires de Scheut que cette communauté a pu grandir et prospérer, nourrissant une foi ardente et un dévouement indéfectible.
Lors de l’angélus du 27 août 2023, le Pape François a partagé son impatience pour ce voyage exceptionnel :
« Je partirai pour un voyage de quelques jours au cœur de l’Asie, en Mongolie. Il s’agit d’une visite très désirée. Ce sera l’occasion d’embrasser une Église en petit nombre mais vibrante de foi et grande en charité et aussi de rencontrer de près un peuple noble et sage avec une grande tradition religieuse que j’aurai l’honneur de connaitre en particulier dans le contexte d’un évènement interreligieux »
La Mongolie, s’étalant sur une superficie de 1 564 000 km², abrite un kaléidoscope religieux. Les bouddhistes dominent (53%), accompagnés de chamanistes (3%) et de musulmans (3%). Les chrétiens (2%, dont seulement 0,04% sont catholiques) sont aussi présents, tandis qu’un pourcentage conséquent (39%) de la population mongole se déclare athée.
Antoine Maire, chercheur associé à la Fondation pour la Recherche Stratégique, met en avant le processus de redécouverte identitaire qui a suivi l’indépendance mongole, ravivant des pratiques religieuses ancestrales telles que le bouddhisme lamaïque. C’est dans ce contexte de transition post-communiste que les liens diplomatiques entre la Mongolie et le Saint-Siège ont été établis en 1992.
L’Épanouissement de l’Église Catholique
Monseigneur Wenceslas Padilla, préfet apostolique d’Oulan-Bator (décédé en 2018) et missionnaire originaire des Philippines, a joué un rôle fondamental dans l’établissement de la présence catholique en Mongolie, soutenu par la Congrégation du Cœur immaculé de Marie (CICM). Au cours des trois dernières décennies, l’influence de l’Église catholique s’est accrue, comptant désormais 1500 fidèles, 8 paroisses et 77 missionnaires.
Selon Antoine Maire, les initiatives sociales et éducatives entreprises par les missionnaires ont eu un impact vital sur le développement de l’Église catholique mongole.
Ces actions ont été conçues pour combattre la corruption endémique, qui entrave le développement économique du pays, et pour offrir des perspectives aux jeunes, souvent confrontés à la désillusion.
Un Voyage aux Implications Symboliques et Stratégiques
Le voyage du Pape François en Mongolie, pays majoritairement bouddhiste, reflète l’essence du dialogue interreligieux et révèle les enjeux sociaux, religieux et géopolitiques de la région. “Cette visite est un jalon marquant dans les relations du Saint-Siège avec les nations d’Asie centrale orientale, tout en soulignant l’importance d’une diplomatie interculturelle et d’une compréhension globale.”
L’emplacement stratégique de la Mongolie, entre la Russie et la Chine, ajoute une dimension supplémentaire aux implications de ce voyage historique. Le Pape François souhaite jeter ainsi des ponts entre cultures et continents.
