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Le FRAT suscite la controverse : les raisons de la colère…

Capture youtube
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Certains gestes déplacés par rapport à une liturgie authentique n’ont pas leur place dans un événement destiné à des jeunes chrétiens en quête de spiritualité vraie

Le prêtre dominicain Edouard Divry, de la province de Toulouse, dominicain comme le très célèbre frère Paul-Adrien de la province de France et  » star des réseaux sociaux », a récemment mis en lumière plusieurs aspects troublants de cet événement religieux. Tout d’abord, il pointe du doigt une violation flagrante des normes liturgiques romaines.

En effet, il souligne que le montage du FRAT accentue les dévers, donnant l’impression d’un spectacle plutôt que d’une célébration pieuse.

Par le père dominicain Edouard Divry

Le FRAT, ce rassemblement annuel qui se déroule à Jambville, prétend offrir aux jeunes chrétiens d’Ile-de-France une expérience spirituelle unique. Pourtant, derrière « la façade joyeuse » et les cris des jeunes, se cachent de sérieuses lacunes et des problèmes qui méritent une critique approfondie.

Certains gestes déplacés par rapport à une liturgie authentique [en latin : liturgia authentica!] n’ont pas leur place dans un événement destiné à des jeunes chrétiens en quête de spiritualité vraie :

L’imposition des mains par plusieurs célébrants lors des baptêmes est non seulement inappropriée mais constitue également une faute liturgique selon le rituel romain. Le clip accolant le moment d’une confirmation collective avec un baptême d’une jeune fille seule provoque une véritable mystification liturgique.

Ce geste d’imposition à une personne seule, réservé aux ordinations sacerdotales, est effectué dans un silence absolu et n’a pas sa place dans un événement destiné à des jeunes chrétiens en quête de spiritualité authentique.

En dehors de la liturgie eucharistique, seule l’ordination sacerdotale permet cette extension du geste aux concélébrantsle reste n’est que spectacle …

Rajoutons que le rituel de la confirmation prévoit que, lorsque le nombre de confirmands est important, tous les prêtres associés à la collation du sacrement, imposent les mains avec le président (évêque ou non). De même, pour la bénédiction du saint chrême, le rituel prévoit que tous les prêtres concélébrants la messe chrismale imposent les mains

En parlant de spiritualité authentique, le frère Divry soulève également des préoccupations quant à l’ambiance générale du FRAT. Au lieu d’encourager la gravité et la réflexion profonde lors des sacrements tels que le baptême, l’atmosphère semble plutôt propice à des manifestations de joie mondaine.

Cette déviation de l’essence même des sacrements détourne les participants de leur véritable signification, les éloignant ainsi de la véritable expérience religieuse qu’ils devraient rechercher.

Une autre critique majeure du FRAT concerne son approche de la jeunesse et de la pastorale.

Le frère Divry souligne avec justesse que suivre simplement  » l’air du temps »  c’est-à-dire le mouvement de la feuille morte, ne signifie pas nécessairement répondre aux besoins spirituels des jeunes. En fait, cela pourrait plutôt refléter une incapacité à réellement comprendre et engager la jeunesse dans une démarche de foi significative.

En citant Gustave Thibon, il met en garde contre une pastorale qui se contente de suivre passivement  » l’air du temps » , sans jamais approfondir la foi ou la compréhension spirituelle des jeunes participants…Qu’en reste-il ?

Enfin, le père Edouard Divry soulève une question fondamentale sur la manipulation des jeunes participants.

Il rappelle une rencontre où les jeunes, accompagnés et dirigés par Monseigneur André Bossuyt en 1974 qui dirigeait la Mission de France, avec les membres du Parti Communiste français, où tous avaient fini par chanter l’Internationale et lever le poing.

Cette anecdote suggère que les jeunes sont susceptibles d’être influencés et manipulés, et que les organisateurs du FRAT devraient être conscients de cette réalité et agir en conséquence pour protéger l’intégrité spirituelle des participants.

En conclusion, le FRAT, malgré ses ambitions louables de rassembler les jeunes dans la foi, semble souffrir de sérieux problèmes qui compromettent son efficacité en tant qu’événement spirituel authentique. Des violations liturgiques flagrantes à une approche superficielle de la pastorale des jeunes, en passant par le risque de manipulation, il est impératif que les organisateurs du FRAT prennent ces critiques au sérieux et envisagent des réformes significatives pour restaurer l’intégrité de cet événement religieux important.

Dominicain, docteur en théologie et licencié en philosophie, spécialiste du dialogue avec le judaïsme et l’islam, aumônier de prison, le frère Édouard Divry prêche régulièrement des retraites en France et à l’étranger.

NB : nous avons demandé les contenus avec des passages de prière et d ‘Adoration du Frat , nous ne le savons pas reçu à ce jour.

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