Comme nous l’avions indiqué dans notre article » La Croix est-il à vendre » , l’avenir du groupe Bayard, et plus particulièrement de La Croix, semble se dessiner sous des horizons nouveaux. Ces changements, loin de marquer un éloignement des valeurs chrétiennes, s’inscrivent plutôt dans un projet de renouveau qui pourrait davantage rapprocher le quotidien catholique des principes traditionnels de la doctrine de l’Église.
Selon Le Monde, l’un des changements notables au sein du groupe Bayard a été la nomination d’Alban du Rostu, ancien bras droit de Pierre-Edouard Stérin, au poste de directeur de la stratégie et du développement du groupe. L’arrivée d’Alban du Rostu a été confirmée par François Morinière, président du directoire de Bayard, dans un comité social et économique extraordinaire le 25 novembre 2024.
Alban du Rostu, qui a dirigé jusqu’à l’été 2024 le Fonds du bien commun, une organisation philanthropique financée par Pierre-Edouard Stérin, incarne une vision clairement ancrée dans des valeurs chrétiennes et humanitaires. Son engagement à concilier éthique chrétienne et développement économique soulignent son désir de servir le bien commun tout en restant fidèle aux enseignements de l’Église.
Lire aussi
Une élue du personnel s’interroge déjà : « Vient-il à Bayard avec un agenda politique ? François Morinière nous a assuré que non. Nous allons rester extrêmement vigilants », le Monde nous rapporte ce commentaire qui semble plus montrer une certaine méfiance qu’une certaine confiance dans ce nouveau choix stratégique pour le groupe.
Il est vrai que des revendications idéologiques tenaces font aujourd’hui clairement partie de l’ADN de certains journalistes du groupe…les articles s’en ressentent ,les déficits aussi ..ceci explique peut-être cela.
De son coté Alban du Rostu indique au Monde « « Je n’aurai pas du tout de rôle éditorial » » et précise vouloir faire bénéficier le groupe déficitaire de son « expertise dans le développement de nouveaux business models ».Pourtant déjà certains journalistes, sûrs de leur a priori indique au Monde : « Le profil de M. du Rostu ne nous correspond pas, car nous défendons un catholicisme qui n’est pas identitaire ».
Rappelons que Pierre-Edouard Stérin, figure de proue dans le domaine philanthropique catholique, reconnu pour son soutien aux causes chrétiennes et sociales pourrait être intéressé par des acquisitions ou des rapprochements directs avec des titres de presse de Bayard, et pourquoi pas avec La Croix. Cet intérêt s’inscrit dans un contexte où l’horizon économique des médias catholiques en France, et en particulier des journaux comme La Croix, pourrait bien se confronter à des défis nouveaux.
La Croix serait un outil précieux pour diffuser un message et une actualité sous un angle plus fidèle à la doctrine catholique, moins exposé à certains courants idéologiques ultra-progressistes.
Par ailleurs certaines rumeurs persistent concernant l’intérêt de Vincent Bolloré, figure catholique influente dans le monde des médias et propriétaire de plusieurs grands titres de presse, sur son intérêt pour La Croix et certains autres titres du groupe Bayard. Nous avons contacté la direction de la communication du groupe Bolloré, sans obtenir de réponse de leur part à ce jour.
Fort de sa surface financière, le groupe Bolloré , déjà propriétaire de l’hebdomadaire France Catholique pourrait voir dans La Croix, un titre de presse historique qui, tout en restant fidèle au traitement de l’actualité , lui permettrait d’affirmer un positionnement plus en phase avec la doctrine chrétienne traditionnelle de l’Eglise.
Dans tous les cas ces évolutions pourraient marquer un tournant important pour La Croix, qui se transformerait sous l’impulsion de nouvelles alliances stratégiques et sortirait d’un positionnement idéologique qui ne fait plus recette.