Le groupe Bayard, éditeur du quotidien La Croix et de plusieurs autres titres catholiques emblématiques, se trouve aujourd’hui dans une situation financière délicate. En 2023, le groupe de presse enregistrait une perte de près de 4 millions d’euros, soit une aggravation de 50 % par rapport à l’année précédente. Ce gouffre financier, qui touche des journaux comme La Croix, Pèlerin, et Notre Temps, soulève une question essentielle : le journal La Croix pourrait-il être mis en vente ?
Même si la perte de 3,99 millions d’euros est en partie due à l’augmentation des coûts de production,en particulier le coût du papier et de l’énergie, le recul de la diffusion est bien là et certaines rumeurs persistantes nous font penser que ce projet de vente n’est pas une simple illusion..
Fondé en 1883 par l’abbé Pierre-Marie Béchu, La Croix est un journal catholique français qui s’est rapidement imposé comme un acteur majeur de la presse catholique. Le journal a traversé de nombreuses étapes de l’histoire de l’Église en France en faisant évoluer sa ligne éditoriale … Au fil des années, La Croix a été accusé à plusieurs reprises de s’éloigner des préoccupations des catholiques traditionnels notamment en adoptant une approche trop progressiste et idéologique sur certaines questions sensibles comme le dialogue interreligieux, les réformes internes de l’Église, la question du mariage des prêtres, l’avortement ou le mariage pour tous. Offrant une tribune aux intellectuels de tous poils, La Croix a volontairement joué la carte d’une certaine approche idéologique de la foi chrétienne et du traitement de l’actualité.
Les Assomptionnistes ( propriétaire du groupe Bayard) , congrégation richissime fondée en 1845 par l’abbé Emmanuel d’Alzon, accepteront- ils encore longtemps de renflouer les caisses du groupe Bayard ? au nom d’une certaine idéologie peut-être ..
Aujourd’hui, La Croix se trouve à un carrefour. Les pertes financières croissantes et le déclin de son lectorat, en particulier parmi les jeunes générations, témoignent de l’incapacité du journal à s’adapter aux défis du marché de la presse catholique . Alors que le groupe Bayard, a mis en place un plan de retour à l’équilibre financier pour 2026 , la question de la ligne éditoriale de La Croix reste centrale. Ce positionnement idéologique n’a pas seulement fragilisé le journal sur le plan économique ; il a également nui à l’image de l’Église elle-même. En refusant d’aborder de manière plus incisive certains sujets.
A ce jour, le journal La Croix est encore la référence dans presque tous les séminaires français et les jeunes candidats au sacerdoce sont dés le début « biberonnés » au contenu La Croix .. pendant combien de temps encore ?
Pour que La Croix retrouve sa pertinence, les journalistes engagés accepteront-ils d’adopter une approche moins » dans l’air du temps » et peut-être plus fidèle a l’enseignement de l’Eglise ?
La réalité est que le journal semble avoir abusé de sa position historique et de son image de » media catho de référence » pour maintenir une ligne éditoriale qui ne répond plus aux attentes d’un public plus jeune, plus critique et surtout moins intéressé par un certain discours.
En mai 2024, un prêtre nous envoyait cet article et revenait sur cette idéologie du vide dans son article « Le journal La Croix démasqué : Quand la foi devient un jeu de poker avec l’Histoire«
En novembre 2023 Anne Ponce a été nommée directrice de la rédaction de La Croix, succédant à Jérôme Chapuis, parti à France info, proximité idéologique oblige…En juin 2024 , Loup Besmond de Senneville a été nommé rédacteur en chef adjoint ,ces deux professionnels des médias arriveront -ils à redresser une situation devenue délicate qui alimente de nombreuses rumeurs de cession.
Dans le cas contraire La Croix pourrait bien finir par être un exemple de ce qu’il en coûte de vouloir maintenir une certaine presse idéologique dans un monde où l’information se consomme différemment. Certains observateurs suggèrent que des acteurs comme Vincent Bolloré, déjà impliqué dans de nombreux secteurs de la presse en France, pourraient être intéressés par la reprise du titre.
