Dans un entretien exclusif accordé à La Tribune, le cardinal François Bustillo, évêque d’Ajaccio, a confirmé la venue du pape François en Corse, prévue pour le 15 décembre. Il a également expliqué pourquoi le Saint-Père sera absent lors de l’inauguration de Notre-Dame de Paris, un événement marquant pour l’Église et la France.
« Je lui ai en effet proposé de venir dans mon diocèse d’Ajaccio, lançant cette invitation comme le font en réalité tous les évêques », a déclaré le cardinal. L’invitation a été bien reçue par le pape, mais sans raison particulière pour choisir la Corse plutôt que Paris. « Ne me demandez pas pourquoi le Saint-Père va en Corse plutôt que de se rendre dans la capitale. Nous préférons juste nous réjouir sans nous poser trop de questions. »
Le cardinal a décrit François comme un homme « autonome, libre et fort peu influençable », soulignant son attirance pour les traditions populaires, en particulier celles de la Corse, où les rituels du feu et de l’eau sont profondément enracinés. « Il aime le côté populaire, or en Corse on a cette habitude notamment de chanter en marchant dans la rue », a-t-il expliqué. Le pape, sensible à la préservation des identités culturelles, apprécie particulièrement ces gestes populaires qui, selon le cardinal, ne sont pas seulement des souvenirs du passé, mais une force pour l’avenir.
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Lorsqu’on lui a demandé si la décision du pape de ne pas être présent à l’inauguration de Notre-Dame de Paris était un « camouflet » pour Emmanuel Macron, le cardinal a répondu par la négative. « Comment le pape pourrait-il avoir une mentalité d’adolescent envers le président français ? » a-t-il rétorqué. « Il n’y a là ni esprit de vengeance ni mépris. Il ne s’agit pas de punir les uns pour donner des bonbons aux autres. »
En ce qui concerne la possibilité d’une rencontre entre le pape et Emmanuel Macron en Corse, le cardinal a déclaré : « Emmanuel Macron et François sont très libres. » Bien que l’accueil du président à Ajaccio ne soit pas encore certain, le cardinal espère que cette rencontre aura lieu. Il a insisté sur le fait que ce n’était pas un événement politique, mais spirituel : « Il reste proche du peuple et veut justement fêter chez nous cette proximité. »
Le cardinal a exprimé sa joie et sa fierté à l’approche de cet événement majeur, tout en soulignant la responsabilité qui incombe à son diocèse pour organiser cette visite papale. « Nous devons tenir compte de la mobilité du pape, qui fera l’objet d’une très haute protection », a-t-il précisé. Il espère que la venue du pape en Corse sera un point de repère pour la société, « un enthousiasme missionnaire qui mobilisera l’Église », et surtout qu’elle incitera à un renouveau spirituel sur l’île.
À propos de l’anniversaire du pape, qui aura 88 ans le 17 décembre, le cardinal a gardé le secret sur le cadeau prévu. « C’est une surprise ! » a-t-il plaisanté, mais il a aussi insisté sur l’importance de ménager le pape pour qu’il conserve des forces avant la fête de Noël. « Il faut cependant le ménager pour qu’il ne soit pas épuisé », a-t-il ajouté.