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Le pape Léon XIV aux pèlerins de Russie : « Raviver le feu de l’amour chrétien, capable de réchauffer la froideur des cœurs, même les plus endurcis »

Photo Vatican Media - DR
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Le pape a encouragé les communautés catholiques à donner un exemple de fraternité, de solidarité et de respect mutuel, dans la société où elles vivent et travaillent

Le pape Léon XIV a reçu ce vendredi matin un groupe de pèlerins catholiques venus de Russie à l’occasion de leur pèlerinage jubilaire. Dans son discours, le Saint-Père a évoqué le sens du pèlerinage, la vocation de chaque fidèle dans l’Église et la force de la charité chrétienne au sein des communautés locales.Léon XIV a ouvert son allocution en soulignant le lien entre le pèlerinage et la recherche spirituelle. Citant sa bulle Spes non confundit, il a rappelé que « se mettre en route est typique de celui qui cherche le sens de la vie ». Le pape a observé que de nombreux croyants parcourent Rome pour franchir la Porte sainte et se recueillir auprès des tombes des apôtres et des martyrs, un geste qui, selon lui, nourrit l’espérance et renouvelle la foi.

Il a décrit la Ville éternelle comme un lieu où se rejoignent l’histoire, la foi et la vie quotidienne : les monuments de la Rome antique côtoient les basiliques et les églises, signes d’une foi « capable de transformer les consciences et de motiver au bien ».Le pape a ensuite évoqué la vocation de chaque baptisé en citant la première lettre de saint Pierre : « Vous aussi, comme des pierres vivantes, entrez dans la construction de l’édifice spirituel. » Il a commenté : « Chacun de nous est une pierre vivante dans l’édifice de l’Église. Chaque pierre, même petite, placée par le Seigneur à sa juste place, joue un rôle important pour la stabilité de tout l’édifice. »Léon XIV a également rappelé les paroles du Christ à ses disciples : « N’aie pas peur, petit troupeau, car votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume » (Lc 12,32), invitant ainsi les fidèles à la confiance et à la persévérance dans la foi.

S’adressant directement aux pèlerins de Russie, le pape les a encouragés à poursuivre leur engagement dans leurs diocèses et paroisses, en coopération entre pasteurs et laïcs. Il a cité la lettre aux Galates : « Portez les fardeaux les uns des autres » (Ga 6,2), en soulignant la responsabilité partagée de tous les membres de l’Église.C’est dans ce contexte qu’il a prononcé la phrase centrale de son discours :

« C’est ainsi que l’on peut allumer le feu de l’amour chrétien, capable de réchauffer la froideur des cœurs, même les plus endurcis. »

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Le pape a encouragé les communautés catholiques à donner un exemple de fraternité, de solidarité et de respect mutuel, dans la société où elles vivent et travaillent.

Léon XIV a rappelé que le pape François avait béni, l’année précédente, une icône de la Salus Populi Romani, remise à l’Église catholique en Russie pour marquer l’Année Sainte. Le Saint-Père a exprimé le souhait que la pérégrination de cette icône dans les diocèses du pays soit une source de consolation pour les familles, les malades et les personnes souffrantes, et un appel à la prière et à la lecture de la Parole de Dieu.Le pape a enfin confié les pèlerins à la Vierge Marie, « Mère de Dieu et Reine de la Paix », et les a bénis en les assurant de sa prière.

Texte intégral du discours du pape Léon XIV

(Traduction française Tribune Chrétienne )

« Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
La paix soit avec vous !

Chers frères dans l’épiscopat,
chers prêtres, religieuses et religieux,
chers pèlerins catholiques de Russie,

Je vous salue cordialement, vous qui êtes venus pour votre pèlerinage jubilaire. En effet, l’Année Sainte que vit l’Église catholique invite à accomplir un pèlerinage, car « se mettre en route est typique de celui qui cherche le sens de la vie » (Bulle Spes non confundit, 5). En ce temps, nous voyons des milliers de personnes en marche sur les routes de la Cité éternelle pour franchir la Porte sainte, s’arrêter près des tombes des Apôtres et des Martyrs, et remplir leurs cœurs d’espérance le long des nombreux chemins de foi qui traversent Rome.

Votre présence s’inscrit dans la continuité de tant de générations qui ont voulu visiter ces lieux où bat le cœur de l’âme chrétienne, où s’entrelacent les événements de la foi – reçue et transmise depuis les temps apostoliques, dont tant de peuples et de nations ont abondamment puisé et dont ils vivent encore aujourd’hui – avec les préoccupations et les engagements de la vie quotidienne. À côté des monuments de l’ancienne civilisation romaine s’élèvent les basiliques, les églises, les monastères et tant d’autres signes tangibles d’une foi vivante, enracinée dans le cœur des personnes, capable de transformer les consciences et de motiver au bien.

Ainsi, cette ville peut être un symbole de l’existence humaine, dans laquelle s’entrelacent les « ruines » des expériences passées, les angoisses, les incertitudes et les inquiétudes, avec la foi qui grandit chaque jour et devient opérante dans la charité, et avec l’espérance qui ne déçoit pas et nous encourage, car même sur les ruines, malgré le péché et les inimitiés, le Seigneur peut construire le monde nouveau et la vie renouvelée. Les édifices sacrés de Rome évoquent la réalité spirituelle : qu’à travers le sacrement du Baptême, nous aussi, nous soyons « utilisés comme des pierres vivantes pour la construction d’un édifice spirituel, pour un sacerdoce saint, afin d’offrir des sacrifices spirituels agréables à Dieu par Jésus-Christ » (1 P 2,5).

Chers frères et sœurs, oui, c’est vrai, chacun de nous est une pierre vivante dans l’édifice de l’Église. Chaque pierre, même petite, placée par le Seigneur à la juste place, joue un rôle important pour la stabilité de tout l’édifice. Déjà le Seigneur Jésus réconfortait ses disciples : « N’aie pas peur, petit troupeau, car votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume » (Lc 12,32).

Après ce pèlerinage jubilaire, vous retournerez dans votre terre et serez appelés à continuer le chemin de la vie chrétienne, pasteurs et fidèles ensemble, sans oublier que vous êtes tous responsables de votre Église locale, portant « les fardeaux les uns des autres » (Ga 6,2). Que de vos familles, de vos communautés paroissiales et diocésaines sorte un exemple d’amour, de fraternité, de solidarité et de respect réciproque envers toutes les personnes parmi lesquelles vous vivez, travaillez et étudiez. C’est ainsi que l’on peut allumer le feu de l’amour chrétien, capable de réchauffer la froideur des cœurs, même les plus endurcis.

Très chers, il s’est écoulé presque un an depuis que le pape François a béni l’icône de la Salus Populi Romani et l’a offerte à votre Église locale afin qu’elle devienne le signe de l’Année Sainte. Que la pérégrination de cette icône dans les diocèses catholiques de Russie soit pour vous, pour vos familles, en particulier pour les personnes malades et souffrantes, un motif de réconfort. Qu’elle soit aussi une invitation à puiser l’espérance dans la rencontre avec Dieu à travers la prière, la lecture de la Sainte Écriture, l’aide aux nécessiteux et les paroles de consolation.

Que la Bienheureuse Vierge Marie, Mère de Dieu et Reine de la Paix, qui toujours nous précède dans le pèlerinage de la foi et de l’espérance, vous soutienne dans le chemin de votre vocation et de votre vie chrétienne. Je vous garde dans ma prière et je vous bénis de tout cœur. »

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