Mercredi 14 mai , le pape Léon XIV a reçu en audience le prélat de l’Opus Dei, Monseigneur Fernando Ocáriz, accompagné de son vicaire auxiliaire, Monseigneur Mariano Fazio. La rencontre, brève mais significative, s’est déroulée dans une atmosphère décrite comme familière et confiante. Le Saint-Père a exprimé sa proximité et son affection, manifestant un intérêt appuyé pour l’étude en cours des Statuts de la prélature. À l’issue de l’audience, il a évoqué les dévotions mariales célébrées le jour de son élection et donné sa bénédiction.
Cette audience prend tout son sens à la lumière des tensions apparues sous le pontificat du pape François. Bien que ce dernier ait reconnu l’impact positif de l’Opus Dei en Argentine à l’époque où il était archevêque de Buenos Aires, son approche institutionnelle fut plus méfiante une fois devenu pape. En juillet 2022, par le motu proprio Ad charisma tuendum, il avait modifié le statut canonique de la prélature, la plaçant sous la responsabilité du Dicastère pour le Clergé au lieu de celui pour les Évêques, affaiblissant ainsi son autonomie historique.
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La réforme imposée par François allait plus loin : le prélat ne porterait plus le titre d’évêque, rompant avec une tradition instaurée par Jean-Paul II. Officiellement, il s’agissait de mieux distinguer le charisme propre de l’Opus Dei, mais beaucoup y virent une volonté de réduire l’influence d’une institution jugée trop structurée et doctrinalement exigeante. Dans le climat synodal encouragé par le pape François, la précision théologique et la discipline spirituelle promues par l’Œuvre semblaient en décalage.La démarche du pape Léon XIV apparaît donc comme un geste d’apaisement. En recevant le prélat dans les premières semaines de son pontificat, il signale clairement qu’il souhaite rétablir un dialogue constructif avec cette institution, sans hostilité ni suspicion. L’attention qu’il porte à la réforme des Statuts laisse entrevoir une possible réévaluation, plus respectueuse de l’identité propre de la prélature.
Au-delà de l’Opus Dei, ce geste s’adresse aussi à de nombreux fidèles qui, ces dernières années, se sont sentis marginalisés au sein de l’Église. En renouant ce lien, Léon XIV semble vouloir rassembler plutôt que diviser, accueillir au lieu d’écarter.
Il ne s’agit pas d’un retour en arrière, mais d’une reprise de souffle. Une manière de reconnaître, sans fracas, que certains choix récents ont blessé. Et que réparer n’est pas renoncer, mais reconstruire l’unité dans la vérité.