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Le Pape présent au G7 : entre Dieu et l’intelligence artificielle

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"Le Pape n'ignore pas le caractère dangereux de certaines applications de l'intelligence artificielle, qui restent souvent en arrière-plan."

Le sommet des leaders du G7 se déroule jeudi 13 et vendredi 14 juin sous la présidence italienne à Borgo Egnazia.François est le premier pape invité à un sommet des grandes puissances de la Terre, il avertira demain les grands dirigeants réunis à Borgo Egnazia, dans les Pouilles, que l’intelligence artificielle peut tuer. Le Pontife mettra en garde contre « l’application de l’IA sur les armes », déclare un haut prélat du Vatican.

Le Souverain Pontife réaffirmera – même lors des « six ou sept rencontres bilatérales », y compris celle avec le président américain Joe Biden – que « la guerre est toujours une défaite », et exhortera les dirigeants mondiaux à « combattre vigoureusement pour la paix ».

Le Pape François invitera à ne pas oublier « l’Ukraine martyrisée », mais aussi la Palestine, Israël, le Myanmar et les nombreux pays déchirés par les conflits.

Le souverain pontife interviendra lors de la session consacrée à l’IA : « Mais je voudrais demander : comment se porte l’intelligence naturelle ? », c’est sa boutade amère, avec laquelle il pointe du doigt certaines décisions politico-économiques telles que « les investissements dans les armes ».

L’Osservatore Romano a publié en première page une analyse signée Roberto Cetera :

« Le Pape n’ignore pas le caractère dangereux de certaines applications de l’intelligence artificielle, qui restent souvent en arrière-plan. Il y a le problème de ses domaines d’application, qui – comme dans de nombreuses autres innovations scientifiques et technologiques qui l’ont précédée – semblent donner la priorité au domaine militaire. »

Le quotidien du Vatican cite l’utilisation de l’IA en temps de guerre, et en particulier décrit les manœuvres et les raids sanglants des services de renseignement israéliens, ukrainiens et russes.

Le théologien franciscain père Paolo Benanti, est conseiller personnel du Pape sur les questions d’éthique technologique, nommé en janvier président de la Commission IA pour l’information par le sous-secrétaire à l’édition Alberto Barachini.

père Paolo Benanti

Pour le père Benanti, « tout le pontificat de François se joue sur des questions de frontière. Le Pape montre qu’il a des antennes qui perçoivent où va l’humanité » ; le philosophe pense que le Pape « stimulera les grands de la Terre » sur l’usage et l’attention éthiques de l’IA.

Il le déclare lors d’une interview projetée lors du colloque « Vers le G7 : IA risques et opportunités », organisé par l’association « Journalistes italiennes » à Rome. Depuis que « nous avons commencé à créer des machines qui peuvent acquérir des fins de notre part et ensuite choisir les moyens pour atteindre ces fins – réfléchit le théologien franciscain – ces machines nous ont confrontés au fait que la fin ne justifie pas toujours les moyens car, si demain je devais dire à une voiture autonome « emmène-moi à l’aéroport le plus rapidement possible », voilà, écraser un piéton ne justifie pas la fin de mon urgence ».

Ainsi, restant dans la métaphore de la voiture, « nous avons besoin de barrières de sécurité, de mettre en place des outils qui, dans une certaine mesure, peuvent empêcher la voiture d’aller là où nous ne voulons pas qu’elle aille, qui peuvent éviter les accidents ». Et ces « barrières de sécurité ne sont rien d’autre que des directives éthiques que nous, en tant qu’humains, voulons que la machine respecte, ce sont le contenu de ce nouveau mot, algorethique, l’espace éthique autour des algorithmes qui voudrait les rendre compatibles avec notre société ».

Source La Stampa

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