Par 379 voix contre 137, la Chambre des communes a adopté un amendement controversé au projet de loi sur la criminalité et la sécurité publique, autorisant l’avortement pour toute raison, jusqu’à et pendant l’accouchement. Cette modification législative, connue sous le nom de New Clause 1, supprime toute responsabilité pénale pour les femmes qui pratiqueraient leur propre avortement, à n’importe quel stade de la grossesse.Ce changement majeur intervient alors que le texte initial visait à lutter contre les violences, notamment celles faites aux femmes, et à renforcer la sécurité face aux crimes liés aux armes blanches.
L’archevêque John Sherrington, en charge des questions de vie à la Conférence des évêques d’Angleterre et du pays de Galles, a réagi en ces termes : « Nous sommes profondément alarmés par cette décision. Notre inquiétude naît de notre compassion pour les mères comme pour les enfants à naître. »Il a ajouté : « New Clause 1 lève toute responsabilité pénale pour les femmes réalisant leur propre avortement, y compris jusqu’à la naissance. Cette décision réduit significativement la protection de la vie des enfants à naître et causera un grave préjudice aux femmes enceintes, qui seront encore plus vulnérables à la pression ou à la contrainte. »
L’archevêque a également averti que cette évolution risque de banaliser les avortements tardifs à domicile, sans avis médical : « Ce changement légal encouragera les avortements à domicile dangereux et tardifs, et dissuadera les consultations médicales essentielles. » Il appelle néanmoins à garder l’espérance : « L’Église continue de travailler inlassablement pour défendre la dignité de chaque vie. Nous ne délaisserons pas les femmes enceintes ni leurs enfants à naître dans leur moment le plus vulnérable. »La députée travailliste Tonia Antoniazzi, à l’origine de l’amendement, a défendu sa proposition en affirmant : « Assurons-nous qu’aucune femme désespérée ne soit plus jamais soumise à une enquête criminelle traumatisante au pire moment de sa vie. »
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Mais pour Catherine Robinson, de l’organisation Right to Life, il s’agit d’un changement radical introduit précipitamment : « Des députés pro-avortement ont détourné un projet de loi gouvernemental pour faire passer une modification majeure après seulement deux heures de débat. » Elle souligne : « Ce changement entraînera très probablement une augmentation du nombre d’avortements tardifs pratiqués à domicile, avec de graves conséquences pour les femmes et les enfants viables. »
Le député conservateur Dr Caroline Johnson a, de son côté, échoué à faire adopter un amendement visant à rétablir les consultations en personne et à mettre fin au système de distribution de pilules abortives par voie postale, introduit depuis le confinement de 2020.Enfin, le Lord David Alton, catholique et membre de la Chambre des Lords, a mis en garde contre « les implications profondes » de cette réforme et annoncé une probable tentative de modification au sein de la chambre haute du Parlement.
Selon les dernières données, le Royaume-Uni a enregistré un nombre record de 253 000 avortements en Angleterre et au Pays de Galles l’an dernier. Le débat, désormais relancé, pourrait se poursuivre intensément dans les prochaines semaines.