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Le Parlement slovaque adopte une réforme qui interdit la GPA et limite l’adoption aux couples mariés

Parlement slovaque - DR
Parlement slovaque - DR
Alors que Bruxelles défend de nouveaux droits pour les couples de même sexe et banalise la gestation pour autrui, la Slovaquie choisit une autre voie : inscrire dans sa Constitution que l’enfant n’est pas une marchandise et que l’adoption ne peut appartenir qu’aux couples mariés

C’est une décision jugée « rétrograde » par certains, mais qui apparaît, au regard de la doctrine de l’Église, comme une fidélité courageuse à l’ordre naturel et à la dignité humaine.Le Parlement slovaque a adopté vendredi une réforme constitutionnelle qui interdit explicitement la gestation pour autrui (GPA) et réserve l’adoption d’enfants aux couples mariés. Cette révision entrera en vigueur le 1er novembre et constitue une étape significative dans la définition juridique de la famille et de la filiation dans ce pays d’Europe centrale.

Sur les 150 députés du Conseil national, 90 ont soutenu le texte, 7 s’y sont opposés et aucun ne s’est abstenu, selon l’agence de presse TASR. Le résultat, longtemps incertain, est apparu comme une surprise, plusieurs membres de l’opposition ayant finalement apporté leur appui au gouvernement.Le Premier ministre Robert Fico avait présenté le projet en janvier dernier. L’amendement fixe un cadre strict : seuls les couples mariés peuvent adopter, ce qui exclut les couples de même sexe puisque le mariage pour tous n’est pas reconnu en Slovaquie.

Le texte introduit une interdiction constitutionnelle de la gestation pour autrui. Pratique controversée dans le monde, elle est rejetée en Slovaquie au nom de la dignité humaine et de la protection de l’enfant. Le gouvernement a insisté sur la nécessité de mettre un terme aux pressions extérieures, rappelant que la filiation ne saurait se réduire à un contrat marchand.

Pour les défenseurs de la réforme, l’enfant est un don et non un produit que l’on peut acquérir par contrat. La disposition vise à protéger les femmes de l’exploitation et à garantir à l’enfant le droit d’avoir des parents reconnus dans un cadre naturel et stable.

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La Slovaquie, pays de 5,5 millions d’habitants, conserve un fort ancrage religieux. Lors du recensement de 2021, près de 56 % de la population s’est déclarée catholique. Les questions liées à la famille, au mariage et à la protection des enfants y occupent une place importante, au-delà des clivages politiques.Cette réforme est observée de près par Bruxelles. Les institutions européennes plaident en faveur d’une reconnaissance élargie des droits des couples homosexuels. La Commission de Venise, organe consultatif du Conseil de l’Europe, avait déjà exprimé ses critiques avant le vote, estimant que la Slovaquie pourrait entrer en contradiction avec certaines obligations européennes.

Si la réforme slovaque est montrée du doigt par plusieurs acteurs européens, elle apparaît cependant en cohérence avec la doctrine de l’Église catholique. Dans le Catéchisme de l’Église catholique, il est rappelé que « l’acte conjugal, par lequel les époux s’unissent intimement et par lequel la vie humaine peut être transmise, est, selon son caractère propre, ordonné à l’amour conjugal des époux et à la génération et à l’éducation des enfants » (CEC, n° 2366). L’adoption, précise également l’Église, doit répondre au bien de l’enfant et s’inscrire dans le cadre du mariage, lieu naturel et stable de la paternité et de la maternité.Concernant la gestation pour autrui, l’instruction Donum vitae de 1987 et le document Dignitas personae de 2008 ont rappelé que la GPA « est contraire à la dignité de la femme, de l’enfant et du mariage » car elle « réduit l’enfant à l’objet d’un contrat ». L’Église souligne que l’enfant est un don gratuit de Dieu et non un droit à revendiquer.

Ainsi, malgré les critiques internationales, la décision slovaque rejoint l’enseignement constant de l’Église sur la dignité de la procréation, la valeur du mariage et le bien de l’enfant, placé au centre des préoccupations.

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