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Tribune Chrétienne

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Le prix Nobel de la paix défie la théocratie iranienne

Le prix Nobel de la Paix a été attribué le vendredi 6 octobre à Narges Mohammadi, une militante iranienne des droits de l’homme. Actuellement détenue, cette ingénieure de 51 ans est récompensée pour son “combat contre l’oppression des femmes en Iran et son engagement en faveur des droits de l’homme et de la liberté pour tous”.

Comme l’indique Vatican News, le comité norvégien du Nobel de la Paix a décidé de récompenser Narges Mohammadi pour son dévouement envers les droits de l’homme, en particulier pour les femmes en Iran, ainsi que pour le soutien de centaines de milliers de personnes qui ont manifesté contre les politiques discriminatoires et oppressives envers les femmes dans le régime théocratique iranien au cours de l’année écoulée. Le slogan des manifestants, “Femmes-Vie-Liberté”, reflète parfaitement le travail et l’engagement de Narges Mohammadi.

Cependant, ce combat pour la liberté a un coût élevé. Narges Mohammadi, une ingénieure de formation, mariée et mère de deux jumeaux vivant en exil en France depuis 2012, a été arrêtée à treize reprises par le régime iranien depuis 1998. Elle a été condamnée cinq fois à un total de 31 ans de prison et à 154 coups de fouet par la justice. Actuellement, elle est incarcérée depuis un an à la prison d’Evin, à Téhéran, en compagnie d’une cinquantaine d’autres prisonnières, selon son mari. Narges Mohammadi est bien consciente de la réalité du milieu carcéral, qu’elle a décrite dans son livre intitulé “White Torture” (“Torture Blanche”), où elle dénonce les conditions de détention des femmes et leur isolement.

Malgré sa détention, Narges Mohammadi reste déterminée. Selon son mari, Taghi Rahmani, elle continue de lutter pour le respect des droits de l’homme, son engagement féministe et la justice pour tous les crimes commis. Elle ne s’est jamais résignée, et les tentatives de briser sa détermination n’ont fait que la renforcer. Cependant, la séparation d’avec sa famille, en particulier ses enfants qu’elle n’a pas vus depuis 2015, est une douleur insupportable pour elle.

Narges Mohammadi est membre du Centre des défenseurs des droits de l’homme, fondé par une autre lauréate du prix Nobel de la Paix iranienne, l’avocate Shirin Ebadi, récompensée en 2003. Bien que la répression contre les femmes en Iran n’ait guère diminué au cours des vingt dernières années, la situation a connu des évolutions significatives. Depuis un an, suite à la mort de la jeune Mahsa Amini, la société iranienne se soulève contre les restrictions imposées par la République islamique.

Narges Mohammadi estime que ce changement est “irréversible” et que le gouvernement de la République islamique n’a pas réussi à réprimer les protestations du peuple iranien, ce qui a ébranlé les fondements du gouvernement religieux despotique.

Reste maintenant une question en suspens pour Narges Mohammadi : sera-t-elle libérée pour recevoir le prix en décembre, comme le demandent le comité Nobel, les Nations unies et sa famille, ou restera-t-elle détenue ?

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