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Le Retour du Cardinal Louis Raphaël Sako à la Tête de l’Église Catholique Chaldéenne

Le gouvernement irakien a rétabli le cardinal Louis Raphaël Sako dans ses fonctions de chef de l’Église catholique chaldéenne, titre dont il avait été destitué l’année dernière suite à un différend avec un influent député chrétien qui dirige également une milice.

L’annonce de cette décision a été faite par l’Église mardi soir, accompagnée d’un décret émis par le Premier ministre Mohammed Shia Al Soudani.

L’année dernière, M. Sako s’était retrouvé impliqué dans un conflit verbal avec Rayan Al Kildani, le chef du mouvement Babylon, sanctionné par les États-Unis, où chacun accusait l’autre d’abus de pouvoir pour s’approprier illégalement des biens appartenant à des chrétiens.

Rayan Al Kildani avait gagné en influence grâce à sa milice, ayant combattu au sein des Forces de mobilisation populaire soutenues par l’État lors de la guerre de 2014 à 2017 contre l’État islamique, et en établissant des alliances solides avec des milices chiites pro-iraniennes.

Le président irakien Abdul Latif Rashid avait annulé un décret présidentiel datant de 2013 qui reconnaissait M. Sako comme chef de l’Église chaldéenne à Bagdad, ce qui lui permettait de gérer les finances de la communauté.

La présidence avait alors justifié cette décision en arguant que le décret n’avait aucune base légale ou constitutionnelle, car le président ne publie que des décrets de nomination pour les employés des institutions gouvernementales.

En signe de protestation, M. Sako avait quitté son siège et s’était retiré dans l’un des monastères du Kurdistan.

Le décret récent émis par M. Al Soudani, partagé par l’Église chaldéenne, nomme à nouveau M. Sako en tant que patriarche, lui confiant la gestion des finances et des propriétés de l’Église.

Une cérémonie a été organisée à l’église de Bagdad pour recevoir ce décret, où l’Église a également publié une lettre de remerciement de M. Sako à M. Al Soudani, saluant sa décision courageuse après une période difficile.

Monseigneur Sako joue un rôle crucial en tant qu’interlocuteur entre le gouvernement irakien et la minorité chrétienne du pays, exprimant ouvertement les défis auxquels cette communauté est confrontée depuis l’invasion américaine de 2003 et l’évolution politique qui a suivi.

Il a également joué un rôle clé dans l’organisation de la visite historique du pape François en Irak en 2021.

Les chrétiens d’Irak ont des racines anciennes remontant aux débuts de leur foi il y a près de 2 000 ans, mais ont subi des violences extrêmes après l’invasion de 2003, ce qui a poussé de nombreux membres de la communauté à émigrer, réduisant leur nombre estimé à environ un tiers des 1,5 million qui vivaient en Irak avant 2003.

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