L’archevêque de Kigali, le cardinal Antoine Kambanda, s’est exprimé dans un entretien accordé à Vatican News, il est revenu sur le Génocide qu’a connu le Rwanda il y a 30 ans.
Nous vous proposons quelques extraits…
Quelle a été la contribution de l’Église dans le travail de la reconstruction de la mémoire?
« Beaucoup de sites et de mémoriaux sont autour des églises. Il y a même des églises qui sont devenues des sites mémoriaux. Et puis, le premier dimanche du mois de mai, une prière pour les victimes du génocide est organisée dans toutes les églises.
On a accompagné la communauté avec des lettres pastorales et la Commission Justice et Paix s’est engagée toutes ces années. L’Église a participé aux juridictions Gacaca. On a des centres d’écoute et de réconciliation dans les diocèses. Et maintenant, nous sommes en train de travailler sur la purification de la mémoire et la réconciliation avec l’histoire. »
Quel rôle a joué, selon vous, l’éducation, particulièrement celle catholique, dans cet effort de réconciliation?
« Une grande partie des écoles au Rwanda sont des écoles catholiques. Et dans nos écoles, nous sommes sensibles et nous enseignons l’unité et la réconciliation. Nous insistons pour qu’on ne s’arrête pas sur les différences ethniques, mais pour qu’on s’identifie comme des Rwandais et, par-là, comme des frères. »
1994 est l’année où s’est tenu le synode pour l’Afrique. D’un point de vue panafricain, comment les Églises de la région ont-elles œuvré ensemble dans ce travail de réconciliation?
« Au niveau de l’Afrique, le SCEAM a établi un programme de réconciliation et une prière de réconciliation au mois de juillet. Le Synode, notamment, est beaucoup revenu sur la justice et la réconciliation sur le continent africain. »
Le Pape Jean-Paul II, le 15 mai 1994, parlait de «génocide dont les catholiques sont malheureusement aussi responsables». Comment l’Église du Rwanda a-t-elle entrepris son travail de purification?
« On a fait un synode spécial, surtout dans les années 98-99, en préparant aussi le jubilé de l’an 2000. Et dans ce synode, nous avons fait une sorte d’examen de conscience. »
L’archevêque de Kigali de conclure avec ces mots :
« Nous sommes au moment des commémorations du génocide perpétré contre les Tutsis au Rwanda, qui souvent coïncide avec les périodes de Pâques. Je vois en cela un message, parce que la mort nous fait beaucoup de mal. Mais nous avons l’espérance dans la Résurrection. »
Source Vatican News –